V-DAY - C'est ce mardi 8 décembre 2020 que démarre la campagne de vaccination contre le Covid-19 au Royaume-Uni. Seront prioritaires les plus vulnérables et les plus de 80 ans, ainsi que le personnel des maisons de retraite et du service public de santé.
Pays le plus durement touché en Europe par la pandémie avec plus de 61.000 morts, le Royaume-Uni est le premier dans le monde à avoir autorisé le déploiement du vaccin développé par Pfizer et BioNTech. Et ce mardi 8 décembre 2020, il est le premier pays occidental à entamer sa campagne de vaccination.
Le ministre Matt Hancock, qui a désigné récemment le premier jour de la campagne de vaccination comme le "V-day" (un terme-clin d'œil au "D-Day", jour du débarquement en Normandie des Alliés pendant la Seconde Guerre Mondiale), a souligné dans un communiqué que "la semaine qui vient est un moment historique". Certes, mais comment vont-ils s'organiser ?
Volontaires, les vaccinations vont débuter dès le début de la semaine prochaine en ciblant les publics prioritaires, répartis en neuf groupes. Les résidents des maisons de retraite figurent en tête, suivis des soignants et des plus de 80 ans, tandis que les plus de 50 ans arrivent en dernier. La vaccination des femmes enceintes et des enfants n'est pas recommandée, sauf exceptions.
"Nous faisons passer en premier les plus vulnérables et les plus de 80 ans, le personnel des maisons de retraite" et du service public de santé "seront parmi les premiers à recevoir les vaccins", a déclaré le ministre de la Santé ce dimanche. Son personnel "travaille tout le week-end pour préparer le lancement du programme, les premières vaccinations intervenant à partir de mardi", a précisé le NHS Angleterre (National Health Service, soit le système de la santé publique du Royaume-Uni) sur son site.
Le NHS commencera à vacciner les patients contre le coronavirus dans des dizaines de centres hospitaliers à partir de cette semaine au début du plus grand programme de vaccination de l'histoire.
800.000 doses disponibles dans un premier temps
Pour ce faire, des "hubs" (des centres) sont mis en place dans 50 hôpitaux anglais, listés par le NHS, prêts à recevoir le vaccin. Puis 1.000 centres de vaccination seront organisés, selon le ministère de la Santé. La population pourra être aussi vaccinée dans des pharmacies ou des maisons médicales. D'après le Daily Telegraph, l'armée sera chargée de mettre en place 10 grands centres de vaccination dans les grandes villes, certains dans des centres de conférence ou des stades.
Les contraintes induites par ce vaccin, qui doit être stocké à -70°C, représentent un défi logistique, soulignent les autorités sanitaires, car ils doivent être transportés par une entreprise spécialisée et leur décongélation prend plusieurs heures. Deux injections étant nécessaires. 800.000 doses seront disponibles dans un premier temps, ce qui permettra de vacciner 400.000 personnes jugées prioritaires. Elles seront directement contactées par les services de santé et recevront chacune deux doses à 21 jours d'intervalle.
Des avions de l'armée en cas de retard aux frontières
Le Royaume-Uni a commandé au total 40 millions de doses du vaccin Pfizer/BioNTech pour 2020 et 2021, ce qui permettra de vacciner 20 millions de personnes soit un peu moins du tiers de la population. "Plusieurs millions" de doses arriveront au cours du mois de décembre, a indiqué le ministre de la Santé, Matt Hancock.
Afin d'éviter toute complication liée au Brexit à l'issue de la période de transition le 31 décembre, le gouvernement envisage de recourir aux avions de l'armée en cas de retards aux frontières. "Nous le ferons si c'est nécessaire", a déclaré à la BBC un porte-parole du ministère de la Santé.
Le pays, qui compte au total plus de 66 millions d'habitants, a aussi commandé des vaccins à plusieurs autres laboratoires, dont 100 millions de doses du vaccin développé par les chercheurs de l'université d'Oxford et du laboratoire britannique AstraZeneca, et 60 millions de doses du vaccin Novavax.
Selon certains journaux britanniques tel que le Mail on Sunday, le reine Elizabeth II, 94 ans, et son époux le prince Philip, 99 ans, seront vaccinés prochainement, souhaitant selon le journal, rendre leur vaccination publique afin "d'encourager le plus grand nombre à se faire vacciner", alors que les autorités redoutent que les militants anti-vaccin ne sèment le doute dans la population. Le palais de Buckhingham s'est refusé à tout commentaire, un porte-parole soulignant le caractère "personnel" des décisions médicales.
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TF1 Info