L'écrivain Salman Rushdie poignardé à New York

"La lutte continue" : rare apparition publique de Salman Rushdie, neuf mois après son agression

par Y.R. avec AFP
Publié le 19 mai 2023 à 8h09

Source : TF1 Info

Poignardé et gravement blessé, le 12 août dernier, alors qu'il participait à une conférence, Salman Rushdie est réapparu en public, jeudi 18 mai.
L'écrivain américano-britannique, qui a perdu la vue d'un œil et l'usage d'une main, a prononcé un discours lors d'un gala, où il a été honoré.

Il n'avait plus été vu en public depuis neuf mois. Pour la première fois depuis l'attaque au couteau, qui a failli lui coûter la vie, le 12 août dernier, à Chautauqua, dans l'ouest de l'État de New York, Salman Rushdie est réapparu, jeudi 18 mai, à l'occasion du gala annuel PEN America. L'écrivain américano-britannique multi-primé, d'origine indienne, a été honoré par l'association à but non lucratif qui défend la liberté d'expression et célèbre la littérature, dont il a été le président de 2004 à 2006. 

L'intellectuel de 75 ans, portant des lunettes avec un verre noir à l'œil droit, dont il a perdu l'usage, s'est fait photographier sur le tapis rouge du gala dans l'écrin du Musée américain d'histoire naturelle près de Central Park, à Manhattan. Sa présence n'avait pas été annoncée et il s'est adressé, ému, aux 700 invités du gala. PEN America n'a jamais été aussi "importante", a assuré Salman Rushdie, cité dans un communiqué de l'organisation, fondée en 1922 et basée à New York. "Le terrorisme ne doit pas nous terroriser. La violence ne doit pas nous dissuader. La lutte continue", a-t-il proclamé en français, espagnol et anglais.

Présent sur scène pour recevoir sa récompense d'honneur, Salman Rushdie a dit accepter son prix au nom des "héros" qui lui ont sauvé la vie, neuf mois plus tôt. L'auteur du livre Les Versets sataniques, qui vit depuis 1989 sous la menace de mort d'une fatwa émise par l'Iran, après la publication de son ouvrage, avait été attaqué au moment de monter à la tribune, à l'Institut Chautauqua. 

Un Américain d'origine libanaise, soupçonné d'être un sympathisant de l'Iran chiite, s'était jeté sur lui et l'avait poignardé d'une dizaine de coups de couteau. Des spectateurs et des gardes avaient alors maîtrisé l'assaillant aussitôt interpellé, inculpé et depuis incarcéré dans l'attente d'un procès. "S'il n'y avait pas eu ces gens, je ne serais certainement pas ici aujourd'hui", a lancé l'icône de la liberté d'expression. "J'étais la cible ce jour-là, mais ils ont été des héros. (...) Je leur dois ma vie."


Y.R. avec AFP

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