SYRIE - Il a été fait prisonnier à Raqqa, capitale syrienne de Daech libérée par les combattants kurdes et arabes il y a 12 jours. Ce djihadiste français, ancien professeur de langues, raconte son expérience dans les rangs du groupe Etat islamique.
Il y encore quelques semaines, Hocine "travaillait" pour le groupe Etat islamique, en perdition. C'était avant qu'il se fasse capturer à Raqqa par les forces kurdes qui ont libéré la ville. Ce djihadiste français, ancien professeur de languesau chômage en banlieue parisiennne, a tout quitté en 2015 pour rejoindre les rangs de Daech à Raqqa.
"Je ne dis pas que je suis une victime"
Une fois sur place, Hocine obtient une place importante au sein de l’administration de Daech. "On m’a confié le bureau du mariage, confie-t-il. Les sœurs qui avaient perdu leur mari, on les mettait dans un endroit spécifique et là, on leur proposait un mariage".
Il dit ne pas avoir suivi d’entraînement au combat. "On était quatre vieux, précise-t-il. On était de côté, on regardait les gens [les combattants, ndlr] faire. Notre mission était de noter les gens, c’est tout". Il assure qu’il n’approuvait pas la charia, cette loi islamique imposée par Daech, mais qu’il était contraint de la suivre. Cependant, il souligne : "Je ne dis pas que je suis une victime. Je suis venu de mon propre gré." Et, interrogé sur la gloire tirée par le groupe EI des attentats en France, cherche à dissocier les terroristes de l'ensemble du groupe : "Ce sont des gens de l'Etat islamique, des émirs, pas l'Etat islamique [en entier, ndlr]'.
"Je le regrette vraiment"
Aujourd’hui, devant les caméras, Il reconnaît avoir "commis une faute", celle d’être allé en Syrie. "Je regrette vraiment. J’aimerais revenir en France, continuer ma vie comme j’étais avant, j’étais tranquille".
Les djihadistes français capturés à Raqqa devraient être jugés au Kurdistan syrien, où la peine de mort n’existe pas. Le gouvernement français ne semble pas très pressé de les voir extrader.