VIDÉO - Afghanistan : de plus en plus de mendicité dans Kaboul au bord de la famine

Frédéric Senneville | Reportage vidéo : L. Boudoul, P. Véron
Publié le 17 novembre 2021 à 9h55, mis à jour le 17 novembre 2021 à 11h07

Source : JT 13h Semaine

REPORTAGE - Trois mois après l'arrivée des talibans au pouvoir, la situation sociale ne fait qu'empirer en Afghanistan. À Kaboul, beaucoup d'habitants sont privés de ressources et risquent désormais la famine, constatent les envoyés spéciaux de TF1.

Partout dans la capitale afghane, on observe de plus en plus de scènes de mendicité. Des femmes s’assoient en groupe et attendent que quelqu’un veuille bien leur donner de quoi manger. L’hiver approche de Kaboul, et ne fera qu’aggraver une situation sociale terrible : la guerre et plusieurs sécheresses successives ont laissé le pays exsangue, tandis que l’aide internationale est gelée depuis l’arrivée au pouvoir des talibans mi-août. La condition des femmes, désormais privées de travail, est quant à elle catastrophique.

Au milieu de la rue, malgré un trafic très dense, une femme revêtue de la burqa s’est assise avec son enfant. Une mendicité de désespérée. Comme le sont ces femmes assises près d’une boulangerie, rencontrées par les envoyées spéciaux de TF1 Liseron Boudoul et Philippe Véron dans le reportage en tête d’article. "On attend que quelqu’un veuille bien nous acheter un pain, témoigne une des mères de famille. "On n’est pas des mendiantes", poursuit Hadia, "on travaillait avant. Mais il n’y a plus de travail depuis les talibans".

Mon propriétaire m'a dit que je n'avais qu'à vendre mon petit garçon pour payer mon loyer
Jamila, mère de famille

Les talibans justement, semblent complètement dépassés devant le centre qu’ils gèrent dans un quartier pauvre de Kaboul. Une femme s’adresse directement à Liseron Boudoul : "S’il vous plaît, aidez-moi, je ne peux plus payer mon loyer, je n’ai plus de ressources, explique-t-elle. Mon propriétaire m’a dit que je n’avais qu’à vendre mon petit garçon". Ici, il ne s'agit pas de paroles en l’air. Au bout de l’impuissance à nourrir ses enfants, il ne reste parfois que le choix d’en sacrifier un pour sauver les autres, comme le montrait un autre reportage de nos envoyés spéciaux à Hérat la semaine dernière

Afghanistan : vendre son enfant pour ne pas mourir de faimSource : JT 20h Semaine

Au marché pourtant, des denrées alimentaires s’étalent en quantité, venues d’Iran ou du Pakistan voisins. Mais ces produits sont inaccessibles pour la plupart des habitants de la capitale. "Il n’y a que les gens riches qui peuvent en acheter", témoigne un marchand, "le kilo de tomates se vend 50 fois plus cher qu’avant". Pour lui, "le problème, c’est que la communauté internationale a bloqué l’argent de notre pays. Alors il n’y a plus de business, plus de cash, et plus de travail pour les gens".

Certains habitants de Kaboul bravent tout de même la noirceur qui s’est abattue sur l’Afghanistan. Des jeunes fument la chicha dans des bars clandestins, des musiciens jouent pour eux-mêmes des airs désormais interdits. Un avenir sombre semble attendre l’Afghanistan, dont la population est désormais sans ressource face à l’hiver et à la faim qui s’annoncent.


Frédéric Senneville | Reportage vidéo : L. Boudoul, P. Véron

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