En état de siège depuis deux semaines, Marioupol attend toujours un convoi humanitaire.Bloqués depuis des heures, plus au Nord, ce que nos envoyés spéciaux ont pu filmer montre à quel point les combats ont été acharnés.
À l’entrée de Volnovakha, nous croisons ces soldats russes sur leur char, fiers et victorieux. Il y a quelques heures à peine, après d’intenses bombardements et des tirs d’artillerie violents, les Russes ont pris possession de cette ville. Chaque maison, chaque bâtiment est éventré. Volnovakha n’existe plus. La bataille a duré dix jours. Les forces ukrainiennes ont résisté. Leur chars était positionné entre les habitations. Nous découvrons des corps de soldats ukrainiens, gisant encore au sol.
Ces miliciens russes contrôlent chaque rue, chaque habitation. La plupart des habitants ont été évacués avant les combats. Pourtant, au loin, comme sortis de nulle part, ces femmes tirent des chariots exténuées. Elles ont passé dix jours dans leur cave. À quelques mètres de là, la conduite de gaz bombardée est en feu. Devant nous, c’est un homme apeuré avec un brassard blanc alors que des tirs retentissent à plus d’un kilomètre. Ici, il n’y a plus d’électricité, pas d’eau, plus rien.
Une atmosphère étrange règne dans ces rues, entre terreur et désolation. Nous sortons de Volnovakha, désormais détenue par les Russes. Elle leur ouvre l’accès Nord, au port de Marioupol.
T F1 | Reportage L. Boudoul, G. Parrot