Depuis plusieurs semaines, Lyssytchansk, à l'Est de l'Ukraine, est bombardée jour et nuit par l'armée russe.La ville de 100.000 habitants ressemble désormais à un champ de ruines.Le JT de TF1 s'y est rendu.
Au 120e jour de la guerre en Ukraine, la ville de Lyssytchansk, dans l'Est du pays, est sous le feu incessant des tirs d'artillerie et des attaques aériennes. De part et d'autre de la route principale, les obus tombent, enflammant les champs et les fermes. Toute cette zone de la région de Lougansk se trouve sous le feu des canons russes, qui rendent de plus en plus difficile l'accès à cette poche de résistance ukrainienne.
Lyssytchansk encore tenue par les Ukrainiens
Les envoyés spéciaux de TF1, Michel Scott, Antoine Pocry et Lucas Lassalle, ont pu pénétrer dans le centre-ville par une route de contournement en suivant un guide parmi les volontaires de la défense territoriale, comme on peut le voir dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article. Il n'y a plus aucune âme qui vive et il est peu prudent de s'attarder à découvert. Alors, pour mieux se rendre compte de la situation, l'équipe prend de la hauteur en montant au sommet d'un immeuble de bureaux en partie dévasté par des frappes.
De ce point d'observation, elle peut apercevoir les lieux où se joue le sort du Donbass. Si une partie de Lyssytchansk est encore tenue par les Ukrainiens, la ville voisine de Severodonetsk, en contrebas, est presque entièrement conquise par les Russes, à l'exception d'une usine.
"Défendre la ville coûte que coûte"
Un peu plus loin, au sous-sol d'un autre immeuble, se trouve l'un des QG du bataillon Svoboda, qui participe à la défense désespérée du secteur. Le capitaine Pietr s'y est replié quelques heures avec ses hommes avant de retourner au combat. "C'est possible qu'ils nous encerclent, mais notre tâche est de défendre la ville coûte que coûte", lance-t-il. Les pertes infligées à l'ennemi sont très importantes, assure-t-il encore, vidéos à l'appui, même si les Russes ont déployé beaucoup de moyens.
"Combien de temps on va tenir ?", se demande-t-il. "C'est une question difficile, mais nous resterons sur nos positions aussi longtemps qu'on en aura l'ordre", poursuit l'officier, expliquant que "le seul problème, c'est le manque de munitions". Légèrement blessé à la main, il a pour l'instant eu de la chance. Pour preuve, ce jeudi matin, un missile est tombé tout près de son retranchement, formant un cratère de six mètres de large et quatre de profondeur. Ironisant, le capitaine Pietr s'attriste tout de même de voir que sa voiture a été détruite.
Pour l'heure, un millier d'habitants civils sont pris au piège à l'intérieur de la ville, à l'image de cet homme, quasi nu, prostré au milieu de sa rue. Le ministère britannique de la Défense estime que l'armée de Moscou a avancé de 5 kilomètres vers le sud de Lyssytchansk en cinq jours.