DIPLOMATIE - Après la rupture d'un contrat qui prévoyait la fourniture de 12 sous-marins français à l'Australie, les États-Unis sont dans le viseur de la France qui a annulé un événement qui devait se tenir à Washington ce vendredi.
En colère, la France réagit. Les relations américano-françaises ont pris un coup dans l'aile après l'annonce du président Joe Biden de former une nouvelle alliance "indo-pacifique" avec le Royaume-Uni et l'Australie. Ce partenariat stratégique inclut notamment la fourniture de sous-marins américains à propulsion nucléaire à l'Australie. De ce fait, Canberra a acté la rupture du "contrat du siècle" signé en 2016 pour la vente de sous-marins français. En conséquence, les autorités françaises ont annulé une soirée de gala prévue ce vendredi à Washington.
Une partie des événements maintenue à travers les États-Unis
Cet événement devait se tenir à la résidence de l'ambassadeur de France à Washington. L'objectif était de célébrer l'anniversaire d'une bataille navale décisive de la guerre d'indépendance des États-Unis, conclue par une victoire de la flotte française sur la flotte britannique, le 5 septembre 1781. En revanche, l'escale d'une frégate française à Baltimore et celle d'un sous-marin à Norfolk, ou encore la dépose d'une gerbe sur un monument à Annapolis ont été maintenus à l'occasion de ce 240ᵉ anniversaire.
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Face à cette crise transatlantique, la France, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a accusé les États-Unis d'avoir fait "un coup dans le dos" en torpillant le "contrat du siècle" de sous-marins français à l'Australie. De leurs côtés, les Américains ont annoncé avoir échangé avec leurs homologues français "au cours des dernières 24 à 48 heures" au sujet de cette nouvelle alliance "indo-pacifique", "y compris avant l'annonce". Une information démentie dans la foulée par les autorités françaises. "Nous n'avons pas été informés de ce projet avant la publication des premières informations dans la presse américaine et australienne", a affirmé auprès de l'AFP le porte-parole de l'ambassade de France à Washington, Pascal Confavreux.