VIDÉO - "On n'en peut plus" : deux après l'explosion, Beyrouth sous la menace d'une autre catastrophe

par La rédaction de TF1info | Reportage A. Basar, E. Fourny
Publié le 4 août 2022 à 10h49, mis à jour le 4 août 2022 à 10h56

Source : JT 20h Semaine

Plus de 200 personnes étaient mortes dans la capitale libanaise, le 4 août 2020, dans l'explosion d'un entrepôt.
Deux ans plus tard, deux silos à grains viennent de s'effondrer sur le même site.
TF1 s'est rendu sur place, à la rencontre d'habitants toujours apeurés.

Ce jeudi 4 août 2022, le Liban marque le deuxième anniversaire de la gigantesque explosion au port de Beyrouth qui a dévasté des quartiers entiers de la capitale. La déflagration dans un entrepôt abritant des centaines de tonnes de nitrate d'ammonium stockées sans précaution - l'une des plus importantes explosions non nucléaires jamais enregistrées - avait alors fait plus de 200 morts et 6500 blessés.

Deux ans plus tard, en plein cœur de la ville, 30.000 tonnes de béton éventré, haut de 50 mètres, couvent un nouveau danger. Une partie des cylindres s'est écroulée dimanche 31 juillet 2022. Et une autre menace encore. 

Des secours "en alerte tous les jours, jour et nuit"

Le colonel Maher Ajouz, commandant des sapeurs-pompiers de la ville, escorte exceptionnellement les journalistes de TF1 dans le périmètre de sécurité, inaccessible depuis quelques jours. D'après lui, les silos peuvent tomber à tout moment. "Avec la fermentation du blé et du maïs contenus dans les silos, et l'humidité, ça chauffe et ça provoque des feux", précise le chef des pompiers, assurant, l'air grave, que ses hommes sont "en alerte tous les jours, jour et nuit".

D'autant que les autorités craignent la propagation de poussières toxiques. Ainsi, dans le quartier résidentiel de Mar Mikhaël, le plus proche du port, à l'intérieur même du périmètre de sécurité, nous rencontrons Mona. Malgré la chaleur, elle suit les consignes dictées par les autorités et n'ose plus ouvrir ses fenêtres. "Quand ça s'est écroulé, on a eu très peur, parce qu'il y avait une odeur très forte et les gens disent qu'il peut y avoir des bactéries dans l'air. On n'en peut plus", explique-t-elle face à notre caméra, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Pour elle, cette nouvelle menace est celle de trop. Elle voudrait donc déménager. 

À quelques centaines de mètres, Aline Kamakian, propriétaire d'un restaurant, nous reçoit dans son bureau avec une vue imprenable sur les silos. Cette femme d'affaires n'entend pas partir, mais elle nous confie revivre chaque jour le traumatisme du 4 août 2020. En tout, 25 de ses employés avaient été blessés. "N'importe quelle odeur ou bruit, une goutte de sang me ramène toujours à ce moment-là", confie-t-elle.


La rédaction de TF1info | Reportage A. Basar, E. Fourny

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