Bombardements, Marioupol assiégée, un million de réfugiés… Le point sur la situation en Ukraine

Justine Briquet-Moreno
Publié le 4 mars 2022 à 6h56, mis à jour le 8 mars 2022 à 18h29

Source : JT 20h Semaine

Alors que l'armée russe intensifie ses frappes sur de grandes villes ukrainiennes et même sur une centrale nucléaire, des pourparlers entre Russes et Ukrainiens ont eu lieu jeudi.
Objectif ? Instaurer des "couloirs humanitaires" pour évacuer les civils.
On fait le point sur la situation en Ukraine après neuf jours de guerre.

Lors d'une deuxième série de pourparlers ce jeudi, l'Ukraine et la Russie ont convenu de la mise en place de "couloirs humanitaires" pour permettre l'évacuation des civils des zones de combat. Pour l'occasion, négociateurs russes et ukrainiens s'étaient retrouvés à la frontière entre la Pologne et le Bélarus. Ces "couloirs humanitaires" permettront notamment "l'acheminement de médicaments et de vivres vers les zones où les combats sont les plus violents", selon Mikhaïlo Pololiak, conseiller de la présidence ukrainienne et membre de la délégation de son pays. 

Des dispositions qui incluent même un "cessez-le-feu temporaire" pendant la période d'évacuation dans les zones où elle a lieu. Pour autant, aucune trêve n'a été annoncé au grand damne de Kiev. "Malheureusement, il n'y a pas encore les résultats escomptés pour l'Ukraine. Il n'y a qu'une solution pour organiser des couloirs humanitaires", a déploré sur Twitter Mikhaïlo Podoliak, un membre de la délégation ukrainienne.

De son côté, le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, a indiqué que les pourparlers avaient essentiellement porté sur les questions humanitaires, militaires et sur le "règlement politique futur du conflit". Et d'ajouter : "La question principale qui a été résolue aujourd’hui est celle du sauvetage des civils qui se sont retrouvés dans la zone des affrontements". "Je crois que c’est un progrès important", a-t-il déclaré. Un premier pas en termes de négociations quand on sait que les précédents pourparlers s'étaient soldés sans aucune avancée concrète, le lundi 28 février dernier. 

La ville de Marioupol assiégée

Malgré les pourparlers, l'armée russe continue d'essayer d'écraser les grandes villes ukrainiennes. Mercredi, la ville de Kherson qui rassemble près de 300 000 habitants, est tombée. Huit jours après le début de l'invasion, la Russie concentre son offensive sur Kharviv, Kiev, mais aussi Marioupol, située au sud du pays. Malgré les bombardements incessants, la conquête de Marioupol n'est pas encore faite. Le port stratégique de la mer d'Azov reste toutefois encerclé depuis mercredi. 

"Ils ont détruit les ponts, détruit les trains pour nous empêcher de sortir nos femmes, enfants et vieillards. Ils nous empêchent de nous approvisionner", a dénoncé le maire de la ville Vadym Boïtchenko. Pour lui, les récents événements rappellent un autre "blocus", celui de la ville de Léningrad, l'actuelle Saint-Péterbourg, victime d'un siège de l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale. En prenant Marioupol, Moscou s'assurerait un pont terrestre entre la ville russe de Rostov-sur-le-Don à la Crimée.

Ces offensives ne sont pas sans conséquences sur le plan humain. Les Ukrainiens accusent l'armée russe d'avoir visé une zone résidentielle, ce jeudi, à Tcherniguiv, sur la route de Kiev, faisant 33 morts selon un denier bilan. Outre des habitations, "l'aviation russe a attaqué deux écoles du quartier de Stara Podsoudovka", a déclaré le gouverneur local, Viatcheslav Tchaous.

Un million de réfugiés ont fui l'Ukraine

Le pilonnage meurtrier des villes ukrainiennes suscite une vive émotion dans le monde entier. Depuis le début du conflit, les manifestations et autres élans de solidarité s'enchaînent. Le chef humanitaire de l'ONU, Martin Griffiths, a indiqué jeudi avoir récolté 1,5 milliard de dollars d'aide d'urgence pour l'Ukraine. 

À ce jour, plus d'un million de ressortissants ukrainiens ont fui le pays, selon les derniers chiffres du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU. Les destinations sont généralement les pays frontaliers comme la Pologne, la Hongrie, la Roumanie ou encore la Moldavie.  Les ministres européens de l'Intérieur se sont entendus à Bruxelles pour accorder à ces réfugiés une "protection temporaire" au sein de l'Union Européenne (UE).

Aujourd'hui, tous les regards se tournent vers la Russie qui est de plus en plus isolé sur le plan diplomatique. Lors de l'Assemblée générale des Nations unies, ce mercredi, une écrasante majorité de pays a voté en faveur d'une résolution exigeant la fin de l'offensive russe. Cinq pays sur 193 s'y sont opposés, 35 s'abstenant, dont la Chine. 

La Cour pénale internationale (CPI) a d'ores et déjà annoncé l'"ouverture immédiate" d'une enquête sur la situation en Ukraine. La Russie est accusée de perpétrer des crimes de guerre.


Justine Briquet-Moreno

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