Au lendemain des élections présidentielles au Brésil, les partisans de Lula ont espoir que sa victoire sonne le début d'une nouvelle ère.D'un autre côté, certains soutiens de Jair Bolsonaro ont manifesté leur colère dès l'annonce des résultats.Leur chef, lui, continue de se murer dans le silence.
Une victoire sur le fil. Dimanche 30 octobre, le candidat de la gauche et ancien président Lula a été élu avec seulement deux millions de voix d'avance sur un corps électoral de 156 millions d'électeurs au Brésil. Le nouveau chef de l'État se retrouve désormais face à un immense chantier, devant tenter d'unir un pays fortement divisé.
L'espoir des soutiens de Lula pour un avenir plus social et écologique
Une fracture qui se ressent à Sao Paulo, dès le lendemain de la fin de cette longue campagne. Dans cette grande ville du sud-est du Brésil comme ailleurs dans le pays, le nombre de sans-abri s'est multiplié ces dernières années, à cause notamment d'une crise économique, mais aussi de la suppression des aides sociales décidée par le président d'extrême-droite.
La précarité fut d'ailleurs l'un des principaux thèmes de la campagne. Lula a promis que chaque Brésilien pourrait manger à sa faim sous sa présidence. "J'ai l'espoir qu'il fera quelque chose pour les sans-abris", souhaite Lucineia Santos. Ces trois dernières années, au moins neuf millions de Brésiliens ont basculé dans la pauvreté. Un bilan qui a joué en la défaveur de Jair Bolsonaro.
Les Brésiliens lui reprochent également son désintérêt total pour la cause écologique et la déforestation massive de l'Amazonie qui a été entreprise sous son mandat. "Bolsonaro a autorisé l'utilisation de bombes et de pesticides. L'Europe et le monde entier s'inquiètent pour l'Amazonie. Nous, en tant qu Brésiliens, il faut qu'on s'en inquiète encore plus", appelle Juscieli Santana, qui tient un commerce de petits producteurs.
Mais loin des forêts, d'autres habitants de la ville s'inquiètent, eux, de la victoire de Lula. "J'ai peur que toutes les entreprises s'en aillent et que ça casse l'économie d'une façon irréversible", juge un artisan. "Je me méfie, car Lula a été en prison, il a été jugé, condamné pour corruption", ajoute son père. Le nouveau président a effectivement passé 580 jours par la case prison après des condamnations pour corruption. Mais celles-ci ont finalement été annulées pour vice de forme.
Parmi les partisans du candidat d'extrême droite, d'autres n'acceptent même pas la défaite de leur chef. Des routiers notamment, fidèles au président battu, ont commencé dès l'annonce des résultats, à bloquer des autoroutes. Ce lundi 31 octobre, de nombreux axes routiers restaient bloqués, tandis que la sécurité était renforcée en fin de journée à Brasilia, en prévision de la possible arrivée de manifestants protestant contre la défaite de leur candidat. Jair Bolsonaro, lui, n'a toujours pas reconnu sa défaite.
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