Centrale de Zaporijia : des habitants dans l'angoisse

Publié le 27 août 2022 à 20h00, mis à jour le 27 août 2022 à 21h25

Source : JT 20h WE

Les Ukrainiens évoquent le risque de projection de particules radioactives après de nouveaux bombardements contre la centrale nucléaire de Zaporija.
La population se déplace en masse pour acheter des pastilles d'iode.

Après des heures d'attente devant un centre médical, des habitants de Zaporijia retrouvent enfin le sourire, soulagés d'avoir obtenu des pastilles d'iode. Une précaution alors que la centrale nucléaire n'est qu'à 22 km à vol d'oiseau. Cette campagne de distribution d'iode ne fait que démarrer, lancée en urgence par la mairie de Zaporijia. Sur place, dans cette ville de 700 000 habitants, notre équipe constate une pénurie naissante.

Ces derniers jours, en effet, les nouvelles sont toujours plus alarmantes concernant cette centrale nucléaire sous contrôle russe. Un important incendie s'est déclenché il y a deux jours. Et depuis vendredi, de nouvelles frappes touchent la centrale à l'intérieur même de l'enceinte. Au point que ce matin, l'opérateur ukrainien du site met en garde contre des risques de pulvérisation de substances radioactives et des fuites d'hydrogène.

Est-ce grave ? À ce stade, pas de dégagement de radioactivité est repéré comme l'explique Valérie Faudon, déléguée générale de la Société française d'énergie nucléaire (SFEN). "D'après les informations qu'on a, tous les combustibles usés sont à l'intérieur des bâtiments réacteurs donc sont protégés par l'enceinte. Donc, ils n'ont pas été touchés. En revanche, les obus sont tombés proches d'un bâtiment qui contient de combustible neuf. Ça, c'est évidemment inquiétant, mais beaucoup moins puisque le combustible neuf n'est pas irradié", dit-elle.

À qui la faute ? Selon l'Ukraine, les troupes russes ont bombardé le site "à plusieurs reprises au cours de la dernière journée". Quant à la Russie, elle accuse l'Ukraine. "Les unités d'artillerie ukrainienne ont ciblé l'enceinte de la centrale à trois reprises depuis hier", affirme Igor Konashenkov, porte-parole du ministère russe de la Défense. Face à un risque de catastrophe nucléaire, l'AIEA, l'Agence internationale de l'énergie atomique, réclame d'y avoir accès. Une visite que l'Ukraine espère dès la semaine prochaine.

TF1 | Reportage E. Lefebvre, T. Misrachi, C. Lefetey


La rédaction de TF1info

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