Jamais un conflit militaire n'a eu lieu dans un pays doté d'un large programme nucléaire comme l'Ukraine.Quels sont les risques et quel est le but de l'attaque de la plus grande centrale du pays ?
La centrale de Zaporijjia alimente quatre millions de foyers ukrainiens en électricité, dans le huitième pays le plus nucléarisé du monde. L'Ukraine compte quatre centrales, quinze réacteurs qui produisent la moitié de l'énergie du pays. Selon Pierre Servent, consultant défense TF1-LCI, cette attaque a pour objectif de déstabiliser les Ukrainiens. Il faut bien prendre conscience que pour Vladimir Poutine, la guerre est totale. Plus les Ukrainiens vont résister, plus il va essayer de casser la vie quotidienne.
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien craint des conséquences bien pires. "Si ça explose, ce sera dix fois plus gros que Tchernobyl", a-t-il prévenu. C'est en effet la première fois de l'histoire qu'une guerre d'artilleries et de missiles se joue aux portes des centrales. La sécurité des réacteurs a été renforcée après l'accident de Three Mile Island en 1979 et l'explosion de Tchernobyl en 1986. Les risques sismiques sont mieux prises en compte depuis Fukushima en 2011.
Mais qu'en est-il d'une attaque militaire ? On est dans des scénarios qui n'ont jamais été réellement regardés. Des conséquences radiologiques à l'échelle du continent européen sont à redouter. Le béton des murs d'enceinte et l'acier des cuves pourraient résister à des tirs de chars, mais peu de risques qu'ils soient volontairement pris pour cible. Selon Géneviève Dupin, ce serait idiot en terme de stratégie d'aller détruire et faire un accident nucléaire qui pourrirait le territoire convoité. Sur le lieu de l'accident, la radioactivité provoque des irradiations et brûlures du corps humain. Et à l'échelle d'un continent, elle augmente le risque de multiples cancers.
T F1 | Reportage J. Devambez, M. Verron
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info