Charnier découvert au Mali : l'armée française balaie les accusations de la junte

Julien Vattaire avec AFP
Publié le 29 avril 2022 à 6h00

Source : JT 20h WE

Un charnier a été découvert à Gossi dans le centre du Mali.
Paris accuse des mercenaires russes de la force Wagner d'avoir enterré des corps, pour accuser les soldats français.
La junte malienne reproche à l'armée française une violation de l'espace aérien ainsi que de l'espionnage.

La France est accusée par le Mali d'avoir violé son espace aérien et espionné. Ces accusations font suite à la diffusion d'images de drone visant à démontrer une mise en scène de crime de guerre afin de salir son image selon l'armée française. Ainsi, ce jeudi, lors d'un point de presse, l'armée française s'est défendue face à ces accusations, par la voix du porte-parole de l'état-major des armées, le colonel Pascal Ianni. "Quand on nous accuse de violation de l'espace aérien et de survol illégal de la zone de Gossi, le 19, le 20 et le 22 avril, on était dans notre bon droit puisque Gossi n'était pas dans la zone d'interdiction temporaire (ZIT)", a-t-il indiqué.

Le colonel Pascal Ianni s'est appuyé sur une chronologie de faits pour défendre l'action de l'armée française. Ainsi, selon le porte-parole de l'état-major des armées, toute une zone, incluant Gossi, avait été initialement interdite de survol le 13 janvier. La raison évoquée était la présence de mercenaires du groupe privé russe Wagner au côté des forces armées maliennes (FAMa). Cette même zone a été réduite "de manière à ce qu'on puisse conduire des missions de réassurance au profit des forces armées maliennes" après l'attaque de Mondoro, le 4 mars dernier. Les FAMa y avaient perdu plusieurs dizaines d'hommes.

Le 21 avril, deux jours après avoir restitué aux FAMa sa base de Gossi, l'armée française a publié une vidéo de ce qu'elle affirme être des mercenaires russes en train d'enterrer des corps près de cette base afin d'accuser la France de crimes de guerre au Mali. Ces images, issues d'un drone, montrent des soldats s'affairer autour de cadavres qu'ils recouvrent de sable. Deux de 

ces militaires sont également montrés en train de filmer les corps à moitié ensevelis.

Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes encore au Mali contre les groupes armés terroristes
Le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l'état-major des armées

Mardi, la junte militaire au pouvoir à Bamako a accusé l'armée française de violation de l'espace aérien, d'"espionnage" et de "subversion" après la diffusion de ces vidéos. Or, en s'appuyant sur une lettre de l'état-major de l'armée de l'air malienne, le colonel Ianni a relevé que la zone d'interdiction temporaire de survol était de nouveau étendue à Gossi depuis le 27 avril. Ainsi, à la suite de l'accord de stationnement des forces françaises au Mali conclu en mars 2013, celles-ci "disposent d'une totale liberté de circulation et d'action dans le cadre de la lutte contre les groupes armés terroristes", a ajouté le colonel Ianni.  "Jusqu'à preuve du contraire, nous sommes encore au Mali contre les groupes armés terroristes", a-t-il martelé. 

Une relation devenue conflictuelle entre la France et le Mali

Ces accusations portées sur la France par la junte s'inscrivent dans un contexte diplomatique extrêmement tendu entre les deux pays, qui fait suite à la réduction de la présence militaire française au Mali dans la foulée d'un double coup d'État à Bamako, avec en toile de fond l'arrivée des hommes de Wagner sur le terrain. Mais, les autorités maliennes assurent ne pas recourir à des mercenaires et parlent de coopération d'État à État avec la Russie. 


Julien Vattaire avec AFP

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