"Ballons espions", objets volants : Chine et États-Unis se renvoient la balle

En "balade" au-dessus des États-Unis, un ballon espion chinois repéré par le Pentagone

par Aurélie LOEK avec AFP
Publié le 3 février 2023 à 7h44, mis à jour le 4 février 2023 à 10h20
JT Perso

Source : TF1 Info

Depuis plusieurs jours, le Pentagone surveille les mouvements d'un ballon espion provenant de Chine.
Se déplaçant à haute altitude au-dessus du territoire des États-Unis, il pourrait servir à collecter des informations sur les sites militaires sensibles qu'il survole.

Épisode d'espionnage à haute altitude. Le Pentagone a annoncé qu'il surveillait depuis plusieurs jours les mouvements d'un ballon espion qui proviendrait de Chine. Il a été filmé par plusieurs habitants dans le ciel du Montana, dans le nord-ouest des États-Unis. Situé à "une altitude bien au-dessus du trafic aérien commercial", a indiqué un communiqué du Pentagone, il servirait à collecter des informations sur les sites militaires sensibles qu'il survole.

À Pékin, le gouvernement chinois assure qu'"une vérification est en cours" au sujet de ces informations. Mais "émettre des conjectures et monter les choses en épingle avant même que les faits ne soient établis n'aident pas à une résolution appropriée du dossier", a mis en garde devant la presse une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning.

Un ballon pas abattu, mais surveillé

"Nous n'avons aucun doute sur le fait que le ballon provient de la Chine", a précisé un haut responsable américain de la Défense, sous couvert de l'anonymat, indiquant que le ballon était entré dans l'espace aérien des États-Unis "il y a environ deux jours" mais qu'il était déjà surveillé auparavant par le renseignement américain.

À la demande du président Joe Biden, le Pentagone a examiné la possibilité d'abattre le ballon, des avions de chasse s'étant même approchés de celui-ci. La décision a finalement été prise de ne pas le faire en raison des risques posés par les débris pour les personnes au sol. "Nous prenons des mesures afin de nous protéger contre la collecte d'informations sensibles", a fait savoir le même responsable, insistant sur "la valeur ajoutée limitée" dans le domaine de l'engin, décrit comme un ballon aux dimensions assez larges.

"Nous avons considéré qu'il était suffisamment gros pour que les débris provoquent des dégâts" s'il avait été abattu dans une zone habitée, selon la même source. "Il ne présente pas de menace militaire ou physique pour les personnes au sol", a rappelé le Pentagone dans son communiqué. Ce ne serait pas la première fois que l'armée américaine constatait une telle intrusion. Cette fois, cependant, le ballon serait resté dans l'espace aérien des États-Unis beaucoup plus longtemps.

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Dans le même temps, Washington a évoqué l'affaire avec les autorités chinoises, le président républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy dénonçant jeudi soir une "action déstabilisatrice" d'une Chine qui "méprise éhontément la souveraineté des États-Unis." Cet épisode ravive les tensions entre Washington et Pékin alors que le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken doit se rendre en Chine dimanche et lundi, la première visite dans le pays d'un secrétaire d'État américain depuis octobre 2018.

Suite au premier ballon, le ministère de la Défense canadien a par ailleurs évoqué "la surveillance d'un deuxième incident potentiel", sans pour autant faire référence à la Chine. "Les agences de renseignement du Canada travaillent avec leurs partenaires américains et continuent de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les informations sensibles du Canada contre les menaces des services de renseignement étrangers", s'est contenté d'expliquer le ministère.


Aurélie LOEK avec AFP

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