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VIDÉO - Pétrole de schiste : la méthode très controversée du "fracking" aux États-Unis

Matthieu Delacharlery | Reportage TF1 Antoine De Précigout, Julie Asher
Publié le 15 novembre 2022 à 15h37, mis à jour le 15 novembre 2022 à 18h02
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Gaz et pétroles de schiste font leur retour en force dans le contexte de crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine.
La technique utilisée pour extraire cette ressource provoque pourtant d'importants dégâts environnementaux.
Une équipe de TF1 s’est rendue dans l'eldorado américain des hydrocarbures, entre le Texas et le Nouveau-Mexique.

En deux décennies à peine, les États-Unis sont devenus les premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz liquéfié. Mais l’exploitation de cette ressource s’appuie sur une technique très controversée, la fracturation hydraulique ("fracking" en anglais). Entre le Texas et le Nouveau-Mexique, où se concentrent les gisements, les installations pour exploiter ce nouvel or noir poussent comme des champignons. Et pour cause. 

"Dans la région, il y aurait sous terre l’équivalent de douze milliards de barils de pétrole", explique le PDG de la compagnie pétrolière américaine Tall City Exploration, Mike Oestmann, dans le reportage de TF1 en tête de cet article. Pendant longtemps, le pétrole de schiste a été laissé de côté. Dans le contexte de crise énergétique provoquée par l’invasion russe en Ukraine, il opère un retour en grâce, au grand dam des défenseurs de l’environnement. 

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Contrairement à un puits classique, où le pétrole est pompé directement dans le gisement, celui de schiste est bien plus complexe à exploiter. Pour le récupérer, il faut envoyer un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques à très haute pression dans la roche pour la fracturer. Ce mélange s'infiltre alors dans les fissures puis repousse le pétrole vers la surface, d’où ce nom de fracturation hydraulique. 

Pour récupérer le pétrole de schiste, il faut envoyer un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques à très haute pression dans la roche pour la fracturer.
Pour récupérer le pétrole de schiste, il faut envoyer un mélange d'eau, de sable et de produits chimiques à très haute pression dans la roche pour la fracturer. - TF1

Les défenseurs de l'environnement font valoir de longue date qu'elle provoque des tremblements de terre et comporte des risques de pollution. En effet, une bonne partie des eaux usées remontent à la surface, et sont décantées dans des stations d'épuration. Mais une autre reste dans les profondeurs, au risque de contaminer la nappe phréatique. Les gaz et pétroles de schistes sont aussi accusés de conforter un modèle de consommation d'énergies fossiles. 

Par ailleurs, des fuites de méthane sont possibles au cours de l'extraction. Un gaz à effet de serre 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone en potentiel de réchauffement climatique lors des vingt premières années où il est libéré dans l'atmosphère. L'utilisation de milliers de tonnes d'eau pour chaque fracturation est également dans le viseur des associations environnementales. La France interdit l'exploitation des gaz et pétrole de schiste depuis 2017, mais pas leur importation. 

"Quand vous avez l’essence qui devient de plus en plus chère, que vous commencez à manquer de ressources, les gens commencent à ouvrir les yeux, fait valoir Mike Oestmann. Pourquoi allez en Russie, en Arabie Saoudite, en Iran alors qu’on a toutes les ressources ici sous nos pieds ? Le meilleur endroit pour votre essence, c’est ici, aux États-Unis", soutient le PDG de Tall City Exploration. La guerre en Ukraine a d'ailleurs poussé l'Europe à diversifier ses approvisionnements pour passer l'hiver. 


Matthieu Delacharlery | Reportage TF1 Antoine De Précigout, Julie Asher

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