RECUEILLEMENT - La Chine s'est figée pendant trois minutes ce samedi pour honorer la mémoire des personnes décédées des suites de la pandémie de Covid-19. Le drapeau national a été mis en berne et les activités publiques de loisirs interdites.
Recueillement solennel, drapeaux en berne, distractions annulées... La Chine s'est figée ce samedi 4 avril à 10h (4h, heure française) pendant trois minutes en mémoire de ses victimes du Covid-19. Les sirènes ont résonné partout dans le pays le plus peuplé du monde, tandis que les voitures, trains et bateaux ont fait retentir leurs klaxons en hommage aux 3326 morts déjà recensés sur le territoire national depuis le début de la pandémie en décembre dernier. À Wuhan, ville de 11 millions d'habitants, d'où est partie la maladie et qui a enregistré l'essentiel des décès, la population, unie dans la douleur, s'est tue.
Dans la capitale Pékin, les automobilistes ont stoppé leurs véhicules pour klaxonner et les piétons sont restés immobiles sur le trottoir, certains avec leurs sacs de courses dans les mains. Le président Xi Jinping s'est recueilli avec les autres principaux dirigeants communistes dans le vaste complexe pékinois qui abrite le siège du pouvoir, selon des images de la télévision nationale CCTV. Les passagers d'une rame de métro de la ligne 1, arrêtée en station, se sont levés, masque sur le visage, et sont restés immobiles pendant cet instant de recueillement, dans un silence seulement interrompu par la sirène du train. Par respect pour les défunts, la Chine interdit samedi toutes les activités publiques de loisir pour ses 1,4 milliard d'habitants.
Les "martyrs" de la pandémie honorés
Le recueillement se veut également à la mémoire des 14 personnes qualifiées jeudi par le gouvernement de "martyrs" de la pandémie, qui a contaminé 81.639 personnes, dont 3326 mortellement. Il s'agit principalement de membres du personnel soignant décédés. Parmi eux figure le docteur Li Wenliang, mort à Wuhan. Cet ophtalmologue de 34 ans avait été réprimandé par la police pour avoir diffusé ce qu'elle présentait comme des "rumeurs". Il avait en fait alerté de la propagation d'un virus semblable au Sras. Sa mort début février avait provoqué un tollé dans l'opinion et une fronde d'une rare ampleur contre le pouvoir. Le gouvernement a depuis rétabli l'honneur du médecin dans l'espoir d'apaiser la colère populaire.
La journée de recueillement de samedi coïncide avec la fête de Qingming, ce que l'on pourrait apparenter à la "Toussaint chinoise", où les gens vont généralement entretenir les tombes de leurs proches décédés. Mais les autorités, qui craignent une deuxième vague épidémique, veulent éviter les déplacements trop importants et ont encouragé la population à tenir des cérémonies de commémoration à domicile. Des cimetières proposent ainsi aux familles d'honorer leurs ancêtres en regardant un flux vidéo en direct montrant du personnel s'occupant des tombes à leur place. Certains sites internet proposent même d'entretenir une tombe "virtuelle", où on peut allumer une bougie numérique en hommage aux défunts.
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