Strictement confinée depuis le début du mois, Shanghai a légèrement assoupli les restrictions qui pèsent sur ses habitants.Le 20H de TF1 a suivi un expatrié français autorisé exceptionnellement à sortir de chez lui, mais dont la joie s'est révélée de courte durée.
Nicolas a de quoi se réjouir. Après 20 jours enfermé, cet expatrié français vivant à Shanghai a enfin le droit de sortir. Un déplacement minuté, une heure seulement, autorisé uniquement à pied. Cette sortie exceptionnelle lui a été accordée car il vit dans l'une des rares résidences qui ne compte aucun cas positif depuis deux semaines.
Comme lui, la moitié des 25 millions d'habitants de cette mégalopole, peuvent désormais techniquement sortir de chez eux, mais doivent rester dans l'enceinte de leur résidence ou de leur quartier. Toutefois, le degré de mouvement reste conditionné au bon vouloir des volontaires du Parti communiste, qui appliquent avec souvent beaucoup de zèle les mesures anti-Covid.
17 décès
De plus, à l'extérieur, le quartier où vit Nicolas est vide, il n'y a aucune voiture et tous les commerces sont fermés. Sa joie sera d'ailleurs de courte durée. "On n'a pu sortir que deux jours, et là, on est reconfiné depuis le 13 avril, mais on ne sait pas pourquoi. Ils ont peur qu'à l'extérieur il y ait des cas qui se propagent", explique-t-il dans la vidéo du JT de 20H en tête de cet article. Les autorités restent en effet prudentes face à l'augmentation du nombre de décès liés au Covid-19, en particulier chez les personnes âgées, plus vulnérables et moins vaccinés.
Shanghai a ainsi fait état mercredi de sept morts supplémentaires en 24 heures, portant à 17 le total des décès dans la métropole. Les sept décès concernent des personnes souffrant de pathologies comme le cancer du poumon ou le diabète et cinq d'entre elles avaient plus de 70 ans. La ville a par ailleurs a rapporté plus de 18.000 cas mercredi. Un chiffre qui reste faible comparé au reste du monde, mais qui n'en est pas moins le plus élevé pour la Chine depuis la première phase de l'épidémie, début 2020.
Impact sur l'économie
Cet allégement des restrictions se fait donc en demi-teinte. Il est pourtant indispensable, car ce confinement drastique de la principale place financière de la Chine pèse sur l'économie de tout le pays. Ces mesures nuisent par exemple gravement aux transports et aux chaînes d'approvisionnement, ce qui a entraîné la mise à l'arrêt de très nombreuses entreprises. A l'entrée de la ville, des centaines de chauffeurs routiers sont ainsi bloqués, contraints d'attendre les résultats d'un test Covid.
Sur les réseaux sociaux, certains ont dénoncé ces restrictions de mouvement et les difficultés d'accès à la nourriture. "Ça fait trois jours qu'on est coincé, on meurt de faim", se plaignent-ils. Pour limiter les dégâts, les autorités ont commencé à répertorier les entreprises dites stratégiques dans lesquelles la production doit continuer. Plus de 600 sociétés ont été sélectionnées pour une reprise anticipée du travail à Shanghai. À l'image du géant américain de la voiture électrique Tesla, qui a repris son activité mardi 19 avril après 20 jours de suspension. Seule condition : enfermer les employés sur place.
De maigres concessions pour sauver l'économie, mais aussi calmer la colère des habitants. Il faut dire que depuis quelque jours, les scènes de violence se multiplient. Les Shanghaïens n'hésitent plus à se révolter face à un confinement dont ils ne voient pas la fin.