PROTOCOLE RENFORCÉ - L'accès aux bars et restaurants sera désormais soumis à un test négatif, même si la personne est vaccinée ou guérie du Covid-19, a annoncé vendredi le chancelier allemand. Les mesures d'isolement en cas de contamination ou de cas contact sont en revanche assouplies.
Alors que la propagation du variant Omicron multiplie le nombre d'infections, l'Allemagne mise sur un nouveau tour de vis sanitaire : le pays va encore restreindre l'accès aux restaurants et cafés, mais alléger les délais de quarantaine pour éviter une éventuelle paralysie du pays, a annoncé vendredi le chancelier allemand Olaf Scholz.
"Je ne peux pas exclure qu'il y ait une augmentation significative des infections dans un avenir proche" à cause de la propagation rapide du variant Omicron, a prévenu le dirigeant à l'issue d'une réunion avec les dirigeants des 16 États régionaux, assurant que les mesures décidées étaient certes "strictes, mais pragmatiques".
Un test négatif nécessaire en plus de la vaccination
Au plus tard à partir du 15 janvier, les clients des restaurants, cafés et bars devront désormais, en plus d'un certificat de vaccination ou de guérison, présenter un test de dépistage négatif du jour. Mais les personnes ayant déjà reçu une troisième dose de sérum seront exemptées de test.
Les délais de quarantaine pour les malades et les cas contacts vont par ailleurs être réduits afin de ne pas risquer de paralyser le pays en raison d'un trop grand nombre de personnes placées à l'isolement. Ainsi toute personne en contact avec un malade infecté ne devra plus se mettre en quarantaine si elle a reçu trois doses de vaccin, vient d'être vaccinée ou a déjà contracté le virus. Pour tous les autres, y compris les personnes infectées, la quarantaine, qui était jusqu'ici de 14 jours, pourra être réduite à sept jours sur présentation d'un test PCR négatif.
En outre, dans tous les commerces et les transports publics, de courte ou de longue distance, le port d'un masque FFP2 est désormais "recommandé avec insistance".
Berlin entend ainsi réagir à la déferlante de contaminations au variant Omicron, un variant qui "deviendra bientôt dominant sur l'ensemble du territoire", selon le chancelier et les représentants des États régionaux. La première économie européenne avait été touchée à l'automne par une virulente reprise de l'épidémie liée au variant Delta. Le nombre des nouveaux cas a toutefois reflué depuis le retour à de nombreuses restrictions, avant de repartir à la hausse ces derniers jours.
Le projet controversé de l'obligation vaccinale
Par ailleurs, le nouveau gouvernement avait annoncé peu après son entrée en fonction début décembre vouloir rendre la vaccination obligatoire rapidement alors que 71,6% de la population totale a reçu deux doses et 41,6% trois doses. Aucun projet de loi n'a encore été formulé, mais Olaf Scholz a réitéré son souhait qu'elle soit décidée rapidement. Initialement prévu la semaine prochaine, le premier débat au Bundestag sur ce sujet délicat n'aura finalement lieu que fin janvier. Selon le groupe parlementaire des sociaux-démocrates (SPD), le processus législatif soit achevé avant la fin mars.
Outre son caractère obligatoire, c'est également la mise en place d'un registre de vaccination, centralisé par l'administration, qui pose problème dans un pays toujours traumatisé par la surveillance de masse sous le nazisme puis en Allemagne de l'Est. Le sujet divise ainsi la nouvelle coalition formée entre SPD, écologistes et libéraux du FDP car ces derniers sont réservés face à une vaccination obligatoire, se voulant les garants de la "liberté de conscience individuelle".
De plus, les manifestations, parfois avec des débordements, rassemblant plusieurs centaines d'opposants à cette vaccination obligatoire, mais aussi aux restrictions déjà en place, sont de plus en plus nombreuses en Allemagne.
À la suite de cette réunion avec les dirigeants régionaux, Olaf Scholz a cependant assuré que tous les Länder allemands s'étaient prononcés en faveur de la mesure, se disant "soutenu au maximum". Il a renvoyé cette décision aux députés qui, selon lui, prendront des "décisions intelligentes" et "correctes".
D'autres pays européens ont introduit, ou comptent introduire une obligation vaccinale, dans un contexte plus apaisé : l'Italie a décidé d'instaurer l'obligation vaccinale pour toutes les personnes âgées de plus de 50 ans à partir du 15 février, la Grèce l'a rendu obligatoire en début d'année pour toutes les personnes de plus de 60 ans, et l'Autriche doit être le premier pays de l'UE à le faire pour l'ensemble de sa population dès début février.
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