La pénurie de blé ukrainien n'a pas tardé à se faire sentir dans les pays qui en sont fortement dépendants. En Tunisie, les habitants font déjà des réserves de pains, aggravant ainsi le phénomène de manque.
La scène est devenue banale. Une longue file d'attente pour acheter ces baguettes de pain à 6 centimes. "Je n'ai même pas le temps de les ranger. J'ai deux fours. Dès que les chariots sortent, tous partent dans la foulée", indique un boulanger. Les Tunisiens manquent de farine.
Dans une autre boulangerie, les livraisons ont diminué de moitié juste avant la guerre en Ukraine. Avec le conflit, la peur de la pénurie s'est emparée des Tunisiens. Un boulanger affirme que beaucoup veulent désormais faire des réserves. Dans les supermarchés, aussi, les rayons sont la plupart du temps vides. Le rationnement a commencé. Il faut surtout éviter une pénurie.
L'inquiétude est grande, car près de la moitié du blé importé vient d'Ukraine. Et les prix des autres pays producteurs ont explosé. Le gouvernement assure pourtant que les stocks ne sont pas en danger. Mais en coulisses, le monde de l'agroalimentaire est très inquiet. Signe que le sujet est devenu ultrasensible, une entreprise qui nous avait accordé une interview à décider d'annuler à la dernière minute. Il est déconseillé de parler de farine.
Dans un pays qui est déjà frappé par une crise économique et politique, la guerre en Ukraine est un problème supplémentaire à gérer. Beaucoup de Tunisiens que nous avons rencontrés s'inquiètent pour l'avenir de leur pays.
TF1 | Reportage M. Guiheux, E. Fourny
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