Crise des migrants à Ceuta : des scènes bouleversantes

Publié le 21 mai 2021 à 20h04, mis à jour le 22 mai 2021 à 22h21

Source : JT 20h WE

Huit milles personnes ont rallié l’enclave hispanique de Ceuta, parfois à la nage. L’Espagne a décidé d’expulser une majeure partie de ces migrants. Ce mouvement massif a donné lieu à des scènes qui trouble toujours les opinions publiques européennes.

Ce sont des enfants, garçons et filles, arrivés ces derniers jours, seuls. Ils sont des centaines, peut-être un millier dans des centres comme celui-ci. Gardés par les autorités espagnoles en attendant d’identifier leurs parents au Maroc. Derrière ces barreaux, un garçon de onze ans s’adresse à la caméra. “Le Maroc, c’est comme une prison. Et maintenant, on est en Espagne, mais en prison. Les Marocains nous ont laissé passer, j’ai vu des gens qui réussissaient à passer alors j’y suis allé aussi en nageant”, dit-il.

En quelques jours, selon les autorités espagnoles, 1 500 mineurs ont réussi à franchir la frontière qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta, pour la plupart à la nage. Ils sont parfois très jeunes, et l’histoire retiendra la photo d’un policier sauvant des eaux ce bébé de quelques mois. Dans la ville de Ceuta, il n’est pas rare de croiser ces mineurs isolés, comme ce garçon qui dit avoir quatorze ans, accompagné de deux enfants plus jeunes encore, tous victimes d’un drame qui les dépasse. “J’ai froid, tout ce que je veux, c’est des vêtements, je n’ai rien en-dessous. Mes parents pensent qu’ici j’aurai un avenir, là-bas au Maroc, même avec un diplôme, on n’a rien”, nous confie-t-il.

Au total, 8 000 personnes ont réussi à passer côté espagnol, 6 000 ont déjà été renvoyées au Maroc, et ceux qui essayent de franchir la frontière sont désormais refoulés sans ménagement. Une violence qu’ils dénoncent, eux qui estiment n’avoir eu d’autres choix que de fuir la misère aggravée par la pandémie. Depuis lundi, deux corps ont été repêchés. Ce drame semble être la conséquence d’un conflit diplomatique entre le Maroc et l’Espagne. Les autorités marocaines auraient ouvert la voie à ces milliers de migrants pour faire pression sur Madrid.


La rédaction de TF1info

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