PRUDENCE - Alors que la situation est toujours très compliquée en Catalogne, et que la tension entre les indépendantistes et le pouvoir central devrait monter à mesure qu'approchent les prochaines élections régionales programmées par Madrid le 21 décembre prochain, certains particuliers prennent leurs précautions. A l'image du Français Philippe Méaille, qui a décidé de rapatrier ses œuvres confiées au musée de Barcelone.
Philippe Méaille collectionne l’art conceptuel depuis 20 ans. Il détient le plus important fond mondial d’œuvres issues d’Art & Language, un collectif d’artistes créé dans les années 60 et ce Fraçais prête régulièrement ses œuvres à des musées. En 2010, il avait signé un contrat de prêt de plus de 600 œuvres avec le Musée d’Art contemporain de Barcelone (MACBa). Un accord prolongé jusqu’à l’année en cours, qui devait être renégocié.
Mais en raison de l’instabilité politique en Catalogne, Philippe Méaille a choisi de ne pas renouveler le contrat et de demander le rapatriement de sa collection en France. "Ce qui m’a fait peur c’est tout simplement lors de la déclaration d’un nouvel état catalan, il puisse être pris des mesures d’exception et par exemple une sanctuarisation de tout ce qui est sur le sol catalan", explique-t-il à LCI.
Demain il peut y avoir des décisions de tout ordre : fiscales, de statut des œuvres, sur le mode de fonctionnement des institutions culturelles
Philippe Méaille
Pour son avocat Marc-Olivier Deblanc, un tel scénario est peu probable. Selon lui, le rapatriement des œuvres est avant tout une précaution juridique : "Demain il peut y avoir des décisions de tout ordre : fiscales, de statut des œuvres, sur le mode de fonctionnement des institutions culturelles (…). Le fait d’avoir cette incertitude pose la question du sort des œuvres et sur ce qu’il peut en advenir".
En France, Philippe Méaille a créé son propre musée d’art contemporain au Château de Montsoreau, dans le Maine-et-Loire. Une institution qui dépend beaucoup de sa collection : "Nous avons des responsabilités par rapport aux gens qui travaillent pour nous, par rapport à nos visiteurs et aux institutions auxquelles on est liés", souligne le collectionneur, qui ne souhaite prendre aucun risque. Il espère récupérer ses œuvres avant le 21 décembre, date des prochaines élections régionales en Catalogne.
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