Des partisans du leader chiite Moqtada al-Sadr ont pénétré, ce mercredi 27 juillet, le Parlement.Il est situé dans la zone verte de Bagdad, le quartier le mieux sécurisé de la capitale irakienne.Une personne aurait été légèrement blessée après des tirs de gaz lacrymogènes.
Des photographies brandies à l'effigie de leur leader et des cris de colère ont déchiré le calme de la nuit dans la capitale irakienne, mercredi 28 juillet. Dans une nouvelle démonstration de force, des partisans de l'influent homme politique chiite Moqtada Sadr ont investi le Parlement en pénétrant dans la zone verte, l'espace le plus sécurisé de Badgad qui abrite notamment les institutions gouvernementales et les ambassades.
Le but ? Dénoncer la candidature au poste de Premier ministre de Mohamed Shia al-Soudani, âgé de 52 ans, présentée par le camp politique adverse. Cet ancien ministre est le candidat du "Cadre de coordination", une alliance de factions chiites pro-Iran qui regroupent certains adverses de Moqtada Sadr, dont son ennemi de longue date Nouri al-Maliki.
Irak : Des manifestants ont pénétré dans la zone verte dans la capitale Bagdad. pic.twitter.com/hAXSdUv1OB — Rebecca Rambar (@RebeccaRambar) July 27, 2022
Tir de gaz lacrymogènes
Le Premier ministre Moustafa al-Kazimi a appelé les partisans sadristes à "se retirer immédiatement" de la zone verte, avertissant dans un communiqué que les forces de l'ordre veilleraient "à la protection des institutions étatiques et des missions étrangères, et empêcheraient toute atteinte à la sécurité et à l'ordre".
Une fois entrés dans la zone verte, les manifestants se sont dirigés vers le Parlement mais la police a tiré des gaz lacrymogènes pour entraver leur progression, a indiqué à une source sécuritaire s'exprimant sous couvert de l'anonymat. Malgré cette répression, les manifestants sont revenus à la charge et "ont investi le Parlement". Une personne aurait été légèrement blessée.
L'impasse politique est totale en Irak dix mois après les législatives d'octobre 2021. Comme souvent, les tractations en vue de former un gouvernement et de nommer un Premier ministre jouent les prolongations, dans ce pays multiconfessionnel où les mêmes figures dominent la vie publique depuis la chute du président Saddam Hussein en 2003.