DÉCOUVERTE - Un papyrus du VIIe siècle avant J.-C. portant la plus ancienne mention, non religieuse, de Jérusalem en hébreu a été présenté ce mercredi en Israël, en pleine polémique sur le vote à l'Unesco d'une résolution concernant la préservation de cette ville trois fois sainte.
La datation carbone et la comparaison de la calligraphie des écritures sur des poteries permet d'affirmer que ce papyrus date d'environ 700 ans av. JC. Ce document n'a pas été découvert lors d'une fouille, mais peu avant sa mise en vente sur le marché noir international des antiquités par des trafiquants de la région de Hébron. Il avait été pillé dans une grotte du désert de Judée, dans la région de la mer Morte et sa saisie après une enquête très longue a permis de faire tomber trois réseaux de trafiquants.
Le morceau de papier végétal d'une dizaine de centimètres de long est recouvert d'une écriture en proto-hébreu encore bien lisible. Il s'agit d'un bordereau de livraison pour des jarres de vins à destination du roi à Jérusalem, rédigé par une fonctionnaire de la région de l'actuel Jéricho (en Cisjordanie).
Sa valeur marchande est très importante, mais sa valeur archéologique l'est encore plus
Amir Ganor (Autorité israélienne des Antiquités)
"Sa valeur marchande est très importante mais sa valeur archéologique l'est encore plus, car c'est l'Histoire du peuple juif, de ce pays, mais surtout de Jérusalem qui vient nous saluer avec ce papyrus", a expliqué Amir Ganor, de l'Autorité israélienne des Antiquités.
Ce papyrus pourrait aussi avoir une valeur politique. Israël mène une campagne contre des votes d'un projet de résolution à l'Unesco qui bafoue, selon les responsables israéliens, le lien millénaire du peuple juif à la ville
de Jérusalem. Cette résolution, présentée par sept pays arabes, vise à défendre le patrimoine palestinien de la partie de la ville occupée par Israël depuis 1967 puis annexée.
La ministre israélienne de la Culture, Miri Regev, une passionaria de la droite issue du parti Likoud du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a qualifié dans un communiqué ce papyrus de "preuve qu'Israël a été et restera toujours la
capitale éternelle du peuple juif".