"Des accusations incompréhensibles" : la sœur de Benjamin Brière, en grève de la faim dans une prison iranienne, témoigne

Blandine Brière n'a pas revu son frère depuis plus d'un an et demi. En mai 2020, le Français Benjamin Brière a été arrêté par les autorités iraniennes dans le nord du pays. Il est accuée d'espionnage pour avoir pris "des photographies de zones interdites" avec un drone de loisir dans un parc naturel, alors que l'aventurier assure qu'il était en voyage touristique.

Il lui est également reproché des faits de propagande parce qu'il a posté une photo sur son compte Instagram évoquant l'obligation de porter le voile en Iran. "Ce sont des accusations qui sont sans fondement, qui sont complètement incompréhensibles. On parle simplement d'un touriste, qui n'est évidemment pas un espion ou un agent de quelconque renseignement", s'offusque sa sœur Blandine dans la vidéo du 20H de TF1 en tête de cet article.

Son inquiétude est d'autant plus grande que l'espionnage est passible de la peine de mort dans ce pays. Depuis le 25 décembre, le Français mène une grève de la faim pour dénoncer ses conditions d'incarcération. "Ils sont une vingtaine, voire une trentaine dans une cellule où du coup, il n'y a pas d'intimité, etc. Ses codétenus sont aussi des condamnés à mort pour certains, donc il y a une atmosphère très difficile à vivre", détaille Blandine Brière. 

Détenu dans la prison de Valikabad, à Mashhad, dans le nord-est de l’Iran, Benjamin Brière s'est toujours défendu d'être un simple touriste. "Sur le territoire iranien, la liberté d'expression n'est pas tout à fait la même que chez nous. Nous n'avons absolument aucune perspective de mise en accusation, de procès, de garantie de droit de la défense, d'exercice du droit", souligne Philippe Valent, l'avocat de Benjamin Brière. 

Le sort du Français devrait être décidé par le tribunal révolutionnaire d'Iran. Sa famille en appelle au président de la République. Lundi, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré suivre son cas avec "la plus grande attention" et avoir des "contacts réguliers" avec lui au titre de la protection consulaire.

"Il a bénéficié d'une nouvelle visite consulaire le mardi 21 décembre et a été contacté par notre ambassade aujourd'hui", a ajouté le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay lors d'un point de presse électronique.

Plus d'une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, pour la plupart des binationaux sont détenus à ce jour en Iran. Une situation que des ONG qualifient de politique de prise d'otages destinée à obtenir des concessions des puissances étrangères. Pour autant, Benjamin Brière est le seul occidental connu détenu en Iran à ne pas avoir de passeport iranien.