DÉCRYPTAGE - La communauté internationale a les yeux rivés sur la Ghouta orientale, en banlieue de Damas, assiégée et pilonnée depuis des jours par l'aviation syrienne. Des centaines de civils y sont morts dans les récents bombardements.
À quelques kilomètres du palais présidentiel syrien, la guerre fait rage. La Ghouta, une zone située dans la banlieue est de Damas, est intensivement bombardée par l'armée de Bachar Al Assad depuis plusieurs jours. Depuis dimanche, au moins 400 civils, dont une centaine d'enfants, ont été tués dans des frappes aériennes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Des frappes qui annoncent une offensive terrestre, visant à reprendre cette enclave aux rebelles syriens.
Large d'une dizaine de kilomètres, peuplée de 400.000 personnes, la Ghouta est occupée par des opposants au régime de Bachar Al Assad. Parmi eux, on trouve des combattants de l'Armée syrienne libre, une coalition de forces qui veulent remplacer le régime par une démocratie, mais aussi des membres de groupes salafistes ou djihadistes.
Près de 20.000 morts depuis 2013
Depuis 2013, début du siège de la Ghouta par les forces pro-régime, près de 20.000 personnes vivant dans la zone, dont 5.000 enfants, sont morts, selon des sources hospitalières sur place, citée par Le Monde. Soit une personne sur 20. Bombardements, parfois à l'arme chimique, et malnutrition sont devenus le quotidien des civils sur place. Mardi soir, l'ONU indiquait que, parmi les 6 hôpitaux de la Ghouta bombardés les jours précédents, 3 ont été mis hors service, et 2 fonctionnaient partiellement.
Alors que le conflit syrien a causé plus de 300.000 morts depuis 2011, la communauté internationale semble paralysée pour offrir une solution au civils de la Ghouta. Jeudi, après une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, l'amabassadeur russe à l'ONU a indiqué qu'il n'y avait "pas d'accord" entre les 15 membres pour adopter un cessez-le-feu dans la zone.
Le régime syrien affirme vouloir reprendre la Ghouta pour arrêter les tirs de roquettes qui visent Damas, et qui ont fait 16 morts depuis dimanche dans la capitale syrienne. Le ministre des Affaires étrangères russes Serguei Lavrov a assuré avoir proposé aux combattants de la Ghouta orientale d'évacuer le secteur mais que des djihadistes et leurs alliés avaient "catégoriquement rejeté cette proposition". Selon l'OSDH, la Russie a participé aux récentes bombardements.
Emmanuel Macron a demandé cette semaine "une trêve afin de s’assurer de l’évacuation nécessaire des civils, du maintien ou plutôt de la création de tous les accès humanitaires indispensables dans les meilleurs délais". Et d'ajouter : "Au prétexte de la lutte contre les terroristes djihadistes, le régime avec quelques-uns de ses alliés a décidé de s’en prendre à des populations civiles et vraisemblablement à certains de ses opposants." ONG et responsables onusiens ont également appelé le régime à libérer un accès pour secourir les blessés.
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