"Pas d'électricité, pas d'eau, manque de médicaments" : après l'explosion, des Beyrouthins face à une précarité extrême

TF1 | Reportage Ani Basar, Erinna Fourny, J. Rabaa
Publié le 4 août 2022 à 16h18, mis à jour le 4 août 2022 à 16h32

Source : JT 13h Semaine

Le 4 août 2020, une explosion secouait le port de Beyrouth, capitale du Liban, faisant de nombreuses victimes.
Depuis, le pays s'enfonce dans une crise sans précédent.
Le JT de TF1 a rencontré de familles ayant survécu au drame, mais dont le quotidien a basculé dans une précarité extrême.

De son balcon, Lara Pharaon a une vue imprenable sur les silos du port de Beyrouth. Elle en a toujours été fière, mais depuis deux ans, elle a du mal à les regarder : "on est traumatisés, on a vécu un cauchemar et ça, on ne pourrait jamais l'oublier". Ce 4 août 2020, l'explosion sur le port de Beyrouth fait de nombreuses victimes : 218 morts, plus de 6 500 blessés. Et des milliers de bâtiments sont détruits.

Le souffle de l'explosion a entièrement démoli l'appartement de Lara. Heureusement, elle et ses parents ont survécu. Mais depuis, ils doivent faire face à un tout autre problème. La crise sans précédent que traverse le Liban ne cesse de s'aggraver. Les pénuries et l'inflation rendent presque impossible leur vie quotidienne. "On n'a plus d'argent à la banque, c'est très difficile de trouver les médicaments, on n'a pas d'électricité, on n'a pas d'eau et ça s'aggrave chaque jour. On n'est pas en train de vivre, on est en train de survivre", alerte-t-elle dans le reportage en tête d'article.

Dans ce même quartier situé à quelques centaines de mètres du port, Bilal Hassan, lui aussi, tente de s'adapter à cette situation. Dans sa supérette, seuls le pain et quelques aliments de base sont subventionnés : "on ne peut même plus afficher les prix sur les marchandises, car chaque jour, le taux du dollar monte et descend, on doit changer tout le temps, c'est un désastre". Un désastre qu'il tente pourtant d'oublier l'espace de cette journée de commémoration. "Ma femme et mes enfants sont encore traumatisés, ils doivent encore se faire opérer pour soigner leurs blessures. C'est comme s'ils vivaient le 4 août tous les jours", poursuit le commerçant.

Des manifestations pour dénoncer l'inertie de l'État

Deux ans jour pour jour après cette explosion, des manifestations sont prévues ce jeudi après-midi. L'une d'elles, la plus importante, est organisée par des proches des victimes. Objectif : dénoncer l'inertie de l'État pour permettre à l'enquête d'avancer et de pointer du doigt les responsables de ce drame.


TF1 | Reportage Ani Basar, Erinna Fourny, J. Rabaa

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