Alors que les secours tentent d'évacuer les sinistrés de Kherson, où les inondations ont commencé après la démolition du barrage de Kakhovka, des frappes ébranlent les opérations et terrorisent les habitants.Une équipe de LCI s'est retrouvée à moins de cent mètres d'un tir d'obus, suivi par plusieurs missiles.
La terreur au milieu du chaos. Le ballet des bateaux à moteurs, qui évacuent les habitants des rues inondées de Kherson après la démolition du barrage de Kakhovka mardi, à une centaine de kilomètres en amont, a été brutalement interrompu par des tirs, semant la panique au milieu des sinistrés. Les envoyés spéciaux de LCI sur place ont même évité de justesse un obus tombé à moins de cent mètres d'eux, des images impressionnantes filmées depuis la terre ferme et depuis une embarcation, à retrouver dans le reportage en tête d'article.
L'obus a heureusement terminé sa course dans l'eau, mais il a pris de court les sinistrés qui tentent de fuir coûte que coûte la montée des eaux du Dniepr, qui va parfois jusqu'à atteindre le toit des maisons. À terre, une deuxième explosion retentit à quelques mètres du point d'évacuation. "Baissez-vous !", ordonne un homme. Les habitants courent se mettre à l'abri, mais parviennent à conserver leur calme. Les regards se tournent ensuite vers le ciel, où un nouveau danger se profile : un drone menace, un appareil russe selon les militaires ukrainiens, qui ont repris la ville aux mains de Moscou ces derniers mois.
"Ils veulent tuer le plus de monde parmi nous"
L'équipe chargée de l'évacuation prend ses distances avec la zone, pilonnée sans interruption. "C'est rapide, c'est vraiment à côté", décrit l'un de leurs membres. Sur la place, des habitants s'engouffrent dans le premier bâtiment où ils peuvent se mettre en sécurité, mais restent sur le qui-vive. "Je me sens très mal, je suis angoissée. Rien de bon, j'ai peur", lâche une femme, adossée contre le mur et l'air épuisé. La terreur se lit sur les visages, mais aussi l'incertitude et la crainte de nouvelles attaques.
Quelques minutes après, des missiles Grad sont lancés sur l'édifice, captés à l'extérieur, à quelques rues de là, par l'une des journalistes de LCI, aux côtés de l'équipe d'évacuation qui se met alors à courir pour se mettre à l'abri. "Silence, ça recommence !", tonne une voix à l'intérieur du bâtiment. Assis en ligne dans un couloir, à même le sol, les sinistrés attendent, suspendus à chaque bruit, les yeux rivés pour nombre d'entre eux sur leur écran de téléphone. "Ils veulent tuer le plus de monde parmi nous", lâche une femme âgée.
Une accalmie, au bout de 40 minutes d'attaque, permet finalement aux habitants d'évacuer la zone, sans perdre une minute. Les bombardements ont fait neuf blessés, lors de cette scène filmée par LCI. Ce n'est pas la première fois que les Ukrainiens accusent l'armée russe de frapper Kherson, en plein cœur des opérations d'évacuation. Au total, une personne a été tuée et 18 blessées ces derniers jours, dont des membres des services d'urgence, sur le centre de la ville et ses environs selon Kiev.
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TF1 Info