Donald Trump part (à nouveau) en vrille contre les journalistes

par Claire CAMBIER
Publié le 17 février 2017 à 9h28, mis à jour le 17 février 2017 à 10h32
Donald Trump part (à nouveau) en vrille contre les journalistes

CLASH - Le président américain a laissé éclater sa frustration lors d’une conférence de presse donnée à la Maison Blanche, jeudi 16 février. Après des débuts difficiles, Donald Trump s’en est pris aux médias, les rendant responsables de déboires qu'il ne reconnait même pas.

"La presse est incontrôlable, le niveau de malhonnêteté est incontrôlable". Donald Trump n’a jamais été tendre avec les médias, il en a même fait un argument de campagne. Une fois n’est pas coutume, ce jeudi, il s’est à nouveau défoulé sur les journalistes qui lui faisaient face, les rendant responsables de son début de mandat chaotique. Après la suspension de son décret sur l'immigration, le tant décrié "Muslim Ban" et le départ de deux membres de son équipe – Michael Flynn, conseiller en sécurité et son futur secrétaire au Travail, le président américain a tenté de défendre sa gestion du pays durant près d’une heure et demi.

"J'allume la télé et j'ouvre les journaux et je vois des histoires de chaos, chaos. Et pourtant, c'est exactement l'inverse", a-t-il martelé. La réalité selon Donald Trump : ce sont les démocrates qui ont quitté la Maison Blanche en abandonnant le pays dans une situation "chaotique", une véritable "pagaille". "Les gens le savent, la plupart des médias, non. Ou plutôt, ils le savent, mais ils ne l'écrivent pas", glisse-t-il dans une pique supplémentaire.

La presse est incontrôlable, le niveau de malhonnêteté est incontrôlable.
Donald Trump

Tout au long de cette conférence, le président s’est montré très agressif, voire colérique, attaquant les journalistes pour mieux atteindre sa cible : son électorat. "Je suis ici pour faire passer mon message directement au peuple (...) car nombre de journalistes de notre pays ne vous diront pas la vérité et ne traiteront pas les gens formidables de ce pays avec le respect qu'ils méritent". Le bouc émissaire du jour (et de la veille, de la semaine et des mois précédents), la presse, a subi les mêmes critiques assénées durant sa campagne : elle serait au service des "profiteurs d’un système qui est cassé".

 "Asseyez-vous !", lance-t-il à l'attention d'un journaliste qui tente une relance après sa question. "Taisez-vous !", lâche-t-il à un autre. Les passes d’armes se sont enchaînées sans répit. Assommé de questions sur les liens qui l’unissent à la Russie de Vladimir Poutine, il s’est emporté : "Je n'ai rien à voir avec la Russie !". "Les fuites sont réelles, les informations sont fausses", a–t-il lancé comme simple justification.

Les "Fake news" au coeur du conflit entre Trump et la presse américaine

Une fois de plus, la bataille des "Fake news" (fausses informations, ndlr) s’est invitée dans l’échange. Prenant quelques libertés avec la vérité historique, il a affirmé qu’il avait gagné l’élection avec 306 voix d’avance "la plus large victoire au collège électoral depuis Donald Reagan". Une erreur de calcul rapidement soulignée par un journaliste de CNN qui lui fait remarquer que Barack Obama avait "obtenu 365 voix". "Je voulais parler des républicains", se justifie-t-il aussitôt. Encore raté :  "George W. Bush a obtenu 426 voix". C'est, paraît-il, son équipe qui lui a dit - en vérité, l'erreur est aussi dans sa biographie sur le site de la Maison Blanche. Et de toute façon, peu lui importe, "j'ai gagné, j'ai gagné", répète-t-il en boucle quelques temps plus tard.

Un très grand homme politique, Winston Churchill, a dit un jour que les hommes politiques qui se plaignent des journaux c'est comme les marins qui se plaignent de la mer."
Malcolm Turnbull, Premier ministre australien

Si l’attitude du nouveau président américain choque les médias américains, l’opinion internationale n'est pas en reste. Hier, le Premier ministre australien, Malcolm Turnbull, a estimé que Donald Trump perdait son temps en critiquant la presse. "Nous vivons avec et nous en avons besoin pour faire passer notre message" a-t-il souligné. Il lui a ensuite conseillé de s’inspirer de Winston Churchill : "un très grand homme politique, Winston Churchill, a dit un jour que les hommes politiques qui se plaignent des journaux c'est comme les marins qui se plaignent de la mer."  


Claire CAMBIER

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