VIDÉO - "Une journée noire pour les femmes" : aux États-Unis, la colère après la révocation du droit à l'avortement

M.L | Reportage TF1 Axel Monnier et Adrien Ponsard
Publié le 25 juin 2022 à 17h20, mis à jour le 25 juin 2022 à 21h16
JT Perso
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Source : JT 13h WE

Vendredi, la Cour suprême américaine a donné la possibilité aux États de restreindre ou interdire le droit à l'avortement.
Treize d'entre eux ont déjà prévu de sauter le pas, et d'autres devraient suivre.
Devant son bâtiment, à Washington, des centaines de protestataires furieux et inquiets se sont rassemblés.

La foule qui défile et qui tonne oscille entre tristesse, colère, et même rage. Dès l'annonce, des centaines d'Américains se sont précipités vers la Cour suprême à Washington, brandissant des pancartes sur lesquelles figurent les mots "Freedom is for every body" ("la liberté pour chaque corps") ou "Safe abortion is a human right" ("un avortement sans risque est un droit humain"). La décision prise vendredi 24 juin par les juges n'abolit pas à proprement parler l'avortement, mais elle laisse chaque État libre de décider. Or, treize d'entre eux ont pris des dispositions pour interdire son recours sur leur sol dans le mois à venir.

Au milieu des manifestants, une femme arbore une toge rouge et une coiffe blanche. Entre ses mains, une affiche stipule "this is not fiction" ("ce n'est pas une fiction"). "Ce costume est tiré de 'La Servante écarlate', un livre et une série dans lesquels des fanatiques religieux prennent le pouvoir et forcent des femmes à enfanter. Ce n'est plus une fiction, c'est notre avenir", assène-t-elle dans le reportage du 13H de TF1, à retrouver en tête d'article. 

"On n'a plus le choix, ils nous disent ce que l'on doit faire"

Les protestataires forment un cortège aux profils très diversifiés. Parmi eux, des étudiantes de 19 ans. "On n'a plus le choix, ils nous disent ce que l'on doit faire, et c'est ce qui me met en colère. Ne plus avoir la possibilité de décider de ce que je fais de mon corps", explique l'une d'entre elles.

La jeune femme brandit au-dessus de sa tête une pancarte sur laquelle elle a inscrit "you don't care about kids, juste look at Uvalde" ("vous ne vous préoccupez pas des enfants, regardez seulement Uvalde"), référence à la tuerie perpétrée par un tireur quelques semaines plus tôt dans une école primaire de cette ville du Texas, dans le Sud des États-Unis. En dépit de cette fusillade meurtrière et de nombreux précédents, cette même Cour suprême a autorisé jeudi le port d'armes hors du domicile

Des femmes bien plus âgées battent aussi le pavé, elles qui ont connu la situation du pays avant 1973, date à laquelle l'arrêt historique Roe v. Wade reconnaissant l'avortement comme un droit protégé par la Constitution américaine avait été adopté. "À cette époque, les femmes n'avaient pas d'autre choix que l'avortement clandestin, très dangereux", se souvient l'une des manifestantes, une casquette vissée sur ses cheveux blancs. "C'est une journée noire pour les femmes dans ce pays."

Quelques prêtres sont également venus joindre leur voix à la mobilisation. "Les religieux doivent aussi venir en signe de solidarité, tous ceux qui aiment Jésus doivent prouver qu'ils ne défendent pas des idées archaïques", estime le révérend Jon Stratton, venu du Missouri, un État qui a d'ores et déjà annoncé être le premier à interdire l'avortement sur son sol

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Des manifestants campés toute la nuit devant la Cour suprême

Devant une Cour suprême barricadée, mais sans tensions, quelques militants anti-avortement viennent quant à eux saluer la décision, agitant pour les plus jeunes des écriteaux sur lesquels sont tracés les mots "I am the Post-Roe generation" ("je suis la génération post-Roe", du nom du célèbre arrêt). "C'est la volonté de Dieu, son pouvoir. Je suis impatiente de venir en aide à toutes celles qui en auront besoin dans cette nouvelle ère, pour qu'elles ne se sentent pas seules", lance une jeune femme.

Mais seulement 13% des Américains se disaient favorables à une interdiction totale de l'avortement. Alors dans tout le pays, ils sont descendus hurler leur mécontentement dans les rues, de New York à Los Angeles, et de Boston à San Francisco. Même jusque dans la nuit, devant la Cour suprême à Washington, des manifestants continuent de se mobiliser, bien que moins nombreux que dans la journée. 

Certains se disent prêts à y camper des jours et des jours pour contester cette décision. "Perdre quelques nuits de sommeil, c'est quand même mieux que de perdre nos droits. C'est pour cela qu'il faut que l'on reste toute la nuit ici, et on va le faire ce soir", explique un homme, qui arbore aussi un drapeau LGBT. Cette décision de la Cour suprême fait en effet craindre à de nombreux Américains que les juges ne remettent en cause d'autres droits pris pour cible par la droite conservatrice, comme des arrêts qui dépénalisent les relations sexuelles entre deux personnes de même sexe et autorisent le mariage homosexuel. 

En 2020, 930.000 avortements ont été pratiqués aux États-Unis. Pour défendre ce droit, les manifestants seront encore mobilisés dans tout le pays ce samedi. 


M.L | Reportage TF1 Axel Monnier et Adrien Ponsard

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