Aux États-Unis, plus de 25 millions de travailleurs ont quitté leur poste au cours des six derniers mois de 2021.Une vague de démissions massives, amorcée par la crise du Covid, que nous expliquent les correspondants de TF1 sur place.
Parce que partir ne suffit pas, certains salariés américains choisissent de quitter leur emploi avec panache et de le faire savoir : ils démissionnent en direct sur les réseaux sociaux. "Ouais messieurs, je viens de démissionner !", déclare ainsi un jeune homme en se filmant dans sa voiture, parmi les vidéos que montre le reportage du 20H de TF1 ci-dessus. Il fait partie des millions de salariés qui ont dit adieu à leur patron ces derniers mois.
À Boston, dans les Massachusetts, Bianca Blakesley, va pouvoir passer plus de temps à la maison : elle aussi a quitté l'université où elle était psychologue. Un poste devenu trop anxiogène pendant la pandémie. "Je rentrais à la maison épuisée, je donnais beaucoup de moi-même, surtout pendant la pandémie. Alors oui, c'était un grand saut vers l'inconnu et c'était un privilège, car je savais que j'avais de quoi tenir financièrement quelque temps", confie-t-elle.
Ce choix de vie a été possible grâce à son mari, toujours salarié, et quelques économies. Comme 40% des employés démissionnaires, la jeune femme est partie sans rien de concret pour la suite. Elle a donc suivi une formation et s'est lancée il y a six mois dans une carrière de développeuse web indépendante. "Au début, j'avais très peur que ça ne vaille pas le coup. Mais je n'ai aucun regret, je ne pourrais pas revenir en arrière, à la routine d'avant pandémie", poursuit Bianca.
Plus que de grande démission, je parle de grande prise de conscience
Chris Kayes, professeur de management à l'université George Washington
En mars, 4,5 millions de salariés américains ont quitté leur emploi, un record. Cela représente 47 millions de démissionnaires sur toute l'année 2021, soit 30% de l'emploi salarié aux États-Unis. Et cette "grande démission" ("big quit" en vo), comme elle est appelée outre-Atlantique, semble s'inscrire dans la durée. "Les gens détestent leur patron, trouvent qu'ils ne gagnent pas assez d'argent, qu'ils n'ont pas assez de perspective de carrière... bref, ils en veulent plus, explique Chris Kayes, professeur de management à l'université George Washington de Washington. Pendant la pandémie, le télétravail a servi de révélateur à tout ça, donc moi, plus que de grande démission, je parle de grande prise de conscience".
Dans les entreprises, les ressources humaines doivent gérer ces départs massifs. La difficulté de recruter aussi, car actuellement, ce sont les salariés qui sont en position de force. Alison Stevens, directrice des ressources humaines de la société Paychex, en témoigne : "On doit de plus en plus retenir les salariés, et il nous faut parfois être très inventifs. Par exemple, on va jusqu'à faire livrer des repas à domicile à des employés qui sont en télétravail". En tout, 11,5 millions de postes sont toujours à pourvoir aux États-Unis.
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