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VIDÉO - États-Unis : la grève historique dans le secteur de l’automobile ne faiblit pas

par M.T | Reportage TF1 : Axel Monnier, Alexandra Poupon, Julie Asher
Publié le 28 septembre 2023 à 23h16

Source : JT 20h Semaine

Aux États-Unis, trois usines stratégiques pour Ford, General Motors et Stellantis sont à l'arrêt depuis mi-septembre suite à l'échec des négociations salariales.
Les travailleurs, qui se battent depuis plusieurs semaines pour obtenir des salaires plus élevés et des semaines de travail plus courtes, continuent de se mobiliser.
TF1 fait le point sur cette grève historique.

Une grève historique. Par petits groupes, ils entourent une immense usine Ford, dans l'État du Michigan. Jamais les salariés des trois plus gros constructeurs américains, à savoir Ford, General Motors et Stellantis, n'avaient cessé de travailler en même temps. Samantha Richter, technicienne chez Ford, gagne seulement trois euros de l'heure. Avec l'inflation, elle ne s'en sort pas  : "Je ne peux pas avoir mon propre logement. Une augmentation me permettrait d'avoir de meilleures conditions de vie pour élever ma fille et ne plus dépendre de ma famille", explique-t-elle dans le reportage ci-dessus. 

Depuis mi-septembre, les salariés ont deux revendications principales : une hausse des salaires de 46% et des semaines de 32 heures sur quatre jours. "Je n'ai obtenu qu'une seule augmentation en quinze ans. Et pourtant, tout le reste augmente : le prix des voitures et les profits aussi", s'indigne Éric Fluegge, tuyauteur chez Ford. 

"Tout ce qu'on veut, c'est qu'on nous rende ce qu'on a perdu"

Dans les années 90, ils étaient pourtant les ouvriers les mieux payés des États-Unis. Mais avec la récession de 2008, les constructeurs au bord de la faillite ont demandé des sacrifices, comme des baisses de salaires, et des pertes d'avantages sociaux. En vingt ans, le salaire moyen dans le secteur, en tenant compte de l'inflation, a baissé de 30%. À l'inverse, depuis 2012, les profits des constructeurs ont doublé. 

"Avant, les gens passaient leur carrière ici. Maintenant, ils ne font que passer, car vous gagnez mieux votre vie en travaillant au McDonald's du coin. Tout ce qu'on veut, c'est qu'on nous rende ce qu'on a perdu", se désole Walter Robinson, responsable de United Auto Workers (UAW), puissant syndicat à l'origine de ce mouvement d'ampleur. 

Joe Biden sur un piquet de grève, une image historique

Dans le reportage en tête de cet article, on peut entendre de nombreux automobilistes manifester leur sympathie pour ce mouvement, tant il est inédit dans le pays. Cette grève est soutenue à 58% par l'opinion américaine. Une situation bien assimilée par les candidats à la prochaine élection présidentielle, en novembre 2024. 

Mardi, Joe Biden est devenu le premier président de l'histoire à se rendre sur un piquet de grève : "Vous méritez cette augmentation", a-t-il déclaré lors d'un discours dans l'État du Michigan. Donald Trump, quant à lui, est venu ce mercredi soir rencontrer des salariés de l'automobile : "Ils veulent passer au tout électrique et vous mettre chômage", a martelé l'ex-président dans la banlieue de Détroit. 

Malgré la mobilisation et les prises de parole récentes, les négociations n'avancent pas. Depuis deux semaines, les grévistes se relaient sur les 38 sites bloqués dans le pays, de jour comme de nuit. Avec le mouvement à Hollywood qui dure et d'autres qui couvent, on parle d'un été des grèves aux États-Unis.


M.T | Reportage TF1 : Axel Monnier, Alexandra Poupon, Julie Asher

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