Les pénuries de main-d'œuvre, la hausse quasi obligatoire des salaires pour attirer des candidats, le phénomène touche aussi les États-Unis. Des millions de salariés américains ont démissionné de leurs postes, car ils sont sûrs de trouver mieux ailleurs.
"Entreprise recherche salarié désespérément", difficile de rater le message à chaque coin de rue dans l'Ohio. Des pancartes qui affichent toutes la même chose : "nous recrutons". James Richardson, vice-président marketing et relations publiques de la chaîne de restaurants "White Castle", est très fier de présenter ses nouvelles recrues, car il a eu beaucoup de mal à les trouver. Le plus dur, c'est de trouver des gens qui acceptent de travailler le soir. Pour faire tourner tous mes restaurants, je devrais avoir normalement 700 salariés, mais il m'en manque encore 100", explique ce patron.
Pour recruter, il n'y est pas allé par quatre chemins, il a augmenté les salaires de 30%. La paie minimum est désormais de 15 euros de l'heure et les salariés mangent gratuitement tous les midis. Mais alors comment le patron s'y trouve-t-il financièrement ? "On a augmenté le prix de nos menus forcément, mais en même temps, je ne peux pas ouvrir mes restaurants si je n'ai pas de salariés pour les faire tourner", poursuit-il.
Comme si le pouvoir avait basculé côté salarié. Ce sont eux qui font désormais jouer la concurrence, car la pénurie de main-d'oeuvre est historique aux États-Unis. En 18 mois, le pays a perdu 7 millions d'employés qui ne sont jamais revenus au travail. Alors où sont-ils passés ? Beaucoup ont démissionné comme Emily Jump, une ancienne assistante d'un cabinet dentaire qui a décidé de lancer son entreprise de maquillage permanent. Avec le masque obligatoire, nombreuses sont ses clientes qui ont voulu faire ressortir leurs yeux. Alors son business cartonne et elle gagne sa vie un poil mieux qu'avant.
Des Américains sont de plus en plus nombreux à se filmer en train de claquer la porte. Qu'ils aient confiance dans l'économie américaine pour retrouver un emploi, qu'ils se reconvertissent ou qu'ils créent leurs entreprises, le phénomène est tel qu'on lui a même donné un nom "The Great Resignation" ou la grande démission.
TF1 | Reportage J. Corbillon, A. Ponsard
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