VIDÉO - États-Unis : vives inquiétudes après le déraillement d'un train chargé de produits chimiques

par Laetitia ASGARALI DUMONT | Reportage : Axel Monnier, Alexandra Poupon
Publié le 19 février 2023 à 6h00, mis à jour le 19 février 2023 à 9h29

Source : JT 20h WE

Il y a deux semaines, un train rempli de produits chimiques a déraillé dans l'Ohio aux États-Unis.
Les autorités américaines assurent que l'eau n'a pas été contaminé, mais les habitants affirment voir des traces de pollution.
Le 20H de TF1 s'est rendu sur place pour faire un point sur la situation.

Une catastrophe écologique et sanitaire. C'est ce que dénoncent des habitants de l'Ohio après le déraillement d'un train rempli de produits chimiques. L'accident s'est produit vendredi 3 février dans la commune d'East Palestine aux États-Unis. Près de vingt wagons ont explosés, provoquant un incendie spectaculaire. Les produits chimiques ont produit des flammes denses et noires, ainsi qu'une fumée toxique. L'émanation s'est alors répandu dans toute la région. L'accident n'a pas fait de blessé, mais risque d'impacter pour longtemps l'environnement de cette commune américaine.

Selon les habitants, la pollution se serait répandu dans l'air, mais surtout dans l'eau. Des milliers de poissons ont été retrouvés morts dans la rivière qui parcourt la ville. Dans la vidéo en tête de l'article, une habitante montre avec rage l'état de cette source. Les taches d'huiles multicolores présentes dans l'eau sont pour elle la preuve que le chlorure de vinyle reste présent à haute dose dans la rivière. Ce produit chimique cancérigène était contenu dans certains wagons. "J'aimerais que ceux qui nous disent que l'on peut revenir vivre ici sans problème, vienne boire un grand verre de cette eau ! ", affirme avec un ton sec cette habitante.

"La rivière qui traverse la ville est pollué. On devrait fermer toute cette ville !"

Sa colère est due au discours tenu par les autorités locales. Après avoir été évacués suite à l'accident de train, les habitants de la ville ont été rapidement autorisés à rentrer chez eux. Une seule maison de cette commune de presque 5000 habitants a été condamné. Pourtant, nombreux sont ceux qui se plaignent de maux de têtes ou de gorge. 

Le 20H de TF1 a rencontré les membres de la famille Fidgley. Comme beaucoup ici, ils ne se sentent plus en sécurité dans leur maison. "Ils ne nous disent jamais la même chose. Un jour, vous avez le droit d'être ici, l'autre non. Un coup, vous pouvez boire l'eau, un autre jour, vous ne pouvez pas", raconte la mère de famille. Son mari est furieux : "La rivière qui traverse la ville est pollué. On devrait fermer toute cette ville ! Le maire devrait le dire, c'est une catastrophe".

Pour les autorités : "L'air est sain, l'eau est saine"

Selon notre envoyé spécial Axel Monnier, les wagons et les voitures calcinées ont été retirés des lieux de l'accident de train. Les trains qui transportent des produits dangereux circulent à nouveau. Malgré cela, le travail de nettoyage continue en parallèle, dans un environnement à risque. La poussière continue de se propager et une odeur pestilentielle qui enserre la ville. 

La population de la région se sent de plus en plus abandonnée par les autorités. Les habitants se sont organisés par eux-mêmes pour distribuer des bouteilles d'eau. Même si les autorités disent qu'il n'a rien à craindre, autour de la rivière, des ouvriers s'activent pour nettoyer l'eau. Des barrages filtrants et des systèmes de pompages sont même utilisés. L'agence américaine de l'environnement est malgré tout venu rassurer les habitants mécontents. "Nous affirmons que l'air est sain, que l'eau est saine. Et nous en sommes convaincus, car nos tests le prouvent. Les chiffres aussi", assure Michael Regan, le directeur de l'Agence américaine de l'environnement. 

La colère monte de plus en plus à East Palestine. Lors d'une réunion publique, le maire a été vivement critiqué par ses administrés. Interrogé par le 20H de TF1, il dit avoir choisi de faire confiance aux experts. "Je n'ai jamais arrêté de boire l'eau du robinet depuis l'accident. Ils disent qu'elle est bonne. Je dois croire les experts", certifie le maire Trent Conaway. 

"Je suis inquiet, car tout le monde est inquiet. Tant que la compagnie ferroviaire Norfolk Southerm continue d'aider, ça ira. S'ils arrêtent, je serai le premier à me battre contre eux ", admet-il. L'entreprise ferroviaire qui a affrété le train se défend de toute négligence. Elle a offert à chaque habitant 1000 dollars de compensation. Une somme qu'ils acceptent, mais juge insuffisante, pour une catastrophe qui risque d'avoir des conséquences à long terme dans ce canton.


Laetitia ASGARALI DUMONT | Reportage : Axel Monnier, Alexandra Poupon

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