EXCLUSIF - Menace nucléaire, Poutine, enfants déportés... ce qu'il faut retenir de l'interview de Volodymyr Zelensky sur LCI

V. Fauroux
Publié le 16 décembre 2022 à 23h47

Source : TF1 Info

Le président ukrainien a accordé un entretien exclusif à Darius Rochebin, diffusé ce vendredi sur LCI.
De l'attitude de Vladimir Poutine à la menace nucléaire, il a passé en revue de nombreux sujets, tout en rappelant la détermination de son peuple.

Désignée personnalité de l'année 2022 par le magazine Time, Volodymyr Zelensky a accordé un entretien exclusif à Darius Rochebin, ce vendredi sur LCI, près de dix mois après le début de la guerre en Ukraine. En préambule, le chef d'État ukrainien a affirmé qu'il "est logique d’avoir peur du déclenchement de la guerre". "Le monde civilisé doit d’abord tout faire pour l’empêcher. Mais au stade où en sont les choses aujourd’hui, c’est trop tard", a-t-il lancé, fataliste.

Pour moi, la Russie n’a pas commencé une nouvelle forme de guerre. Elle fait ce qu’a fait le régime fasciste sous Hitler.
Volodymyr Zelenski sur LCI

Au cours de cet entretien, le président ukrainien a notamment évoqué le sort des milliers de personnes déportées. Avec un fort pourcentage d’enfants. "On a des chiffres impressionnants. On parle de 50.000 à 200.000 enfants, dont on a le détail : les noms, les dates de naissance, etc.", a-t-il révélé, tout en précisant que "plus de 2 millions d’Ukrainiens déportés à ce jour" et que "beaucoup sont des otages, aujourd’hui". 

Ce fut aussi l'occasion pour Volodymyr Zelensky de s'exprimer sur la stratégie russe, qu’il n’a pas hésité à comparer à celle employée par l’Allemagne nazie d’Adolf Hitler lors de la Seconde Guerre mondiale. "Pour moi, la Russie n’a pas commencé une nouvelle forme de guerre. Elle fait ce qu’a fait le régime fasciste sous Hitler", a-t-il souligné, en faisant référence aux dernières attaques russes provoquant de nombreuses coupures de courant et d’eau, notamment à Kiev.

"Un homme, un vrai"

Le président ukrainien a également envoyé un tacle à son homologue russe Vladimir Poutine. Après avoir évoqué un échange que ce dernier aurait eu avec Emmanuel Macron, il a affirmé qu'"un homme, un vrai" doit pouvoir "faire passer un message (...) sans recourir aux services d'un intermédiaire". L'ancien acteur n'a d'ailleurs pas hésité à évoquer l'idée d'un "combat singulier" avec le président russe. 

Il a par ailleurs conclu que "cet homme ne veut pas la paix". En guise d'explication, Volodymyr Zelensky a expliqué qu'"il y a une forme d’irréversibilité dans ce qu’il a fait". "Je sais que certains proposent de se mettre à la table des négociations avec lui, mais moi, je ne vois pas matière à négocier. Il est très difficile d’accepter de dialoguer avec quelqu’un quand vous êtes désarmé et que lui est armé d’une mitraillette, voire même de l’arme nucléaire, ce qui est pire", a-t-il dit.

À propos des menaces de Poutine concernant l’arme nucléaire, Volodymyr Zelensky a laissé planer le doute sur la santé mentale du président russe. "Le fait même d’en parler montre que ces gens ont des problèmes qui relèvent de la médecine", a-t-il jugé. Faut-il dès lors faire tomber le régime du maître du Kremlin ? "C’est avant tout l’affaire des Russes", a-t-il rétorqué. Et d'ajouter : "C’est leur peuple, leur société qui doit s’en saisir. C’est eux qui sont privés de libertés, de liberté de choix, qui sont plongés dans un état d’isolement, donc c’est à eux de comprendre les conséquences de la propagande dans laquelle ils baignent." 

Enfin, concernant le rôle de la France dans les négociations, il a évoqué le choix du chef de l'État français de maintenir un contact avec Vladimir Poutine, sans issue, selon lui. "Emmanuel (Macron) est en droit de faire comme il le souhaite, mais cela continue depuis 2019. Je ne crois pas que ça porte ses fruits", a-t-il souligné.


V. Fauroux

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