FACTURE - Pour frapper plusieurs sites en Syrie dans la nuit de vendredi à samedi, l'armée française a utilisé 6 navires, 17 avions et 12 missiles de croisière. Ces missiles, dont 3 tirés depuis un navire - une première pour la France - auront coûté un peu plus de 16 millions d'euros.
Sur les 105 missiles tirés sur des installations syriennes par la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, 12 l'ont été par les forces tricolores. Dans le détail, 9 missiles Scalp, d'une portée de 250 km, ont été tirés par les 9 avions Rafale engagés et 3 missiles missiles de croisière navals MdCN, d'une portée de 1.000 km et "d'une précision de l'ordre du métrique", ont été tirés par la frégate multimissions Aquitaine, déployée en Méditerranée orientale.
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Neuf avions de chasse, cinq frégates de premier rang, et pour la première fois, des tirs de missiles de croisière navals : la France a mobilisé d'importants moyens pour frapper en Syrie https://t.co/VkIUSPlFdg #AFP pic.twitter.com/JmMGyc2eci — Agence France-Presse (@afpfr) 14 avril 2018
Cet armement de pointe a un coût : un peu plus de 16 millions d'euros pour les 12 missiles tirés par la France. En effet, les 9 missiles Scalp ont un coût unitaire de 850.000 euros, selon plusieurs médias, et les missiles MdCN coûtent 2,86 millions par unité, selon le projet de loi de finances 2015. Soit un total de 16,23 millions d'euros, sans compter les autres coûts de l'opération, notamment la mobilisation des avions de chasse et des navires.
Un missile air-sol déjà utilisé contre Daech
Souvent utilisés pour détruire des dépôts de munitions et d'autres cibles stratégiques, les missiles Scalp avaient déjà été utilisés ces dernières années par la France, contre Daech, en Irak et en Syrie. En 2011, ils avaient aussi été utilisés contre des installations du régime libyen.
Leur portée de 400 km, leur puissance et leur capacité à transpercer des bâtiments blindés ou des bunker expliquent le coût de ces missiles proche du million d'euro. La France en a commandé 500 en 1998, mais 3.000 unités ont été vendues dans le monde (Royaume-Uni, Italie, Grèce, Arabie saoudite, Maroc). Sur cette vidéo du fabriquant, MBDA, on voit la version britannique du missile en action.
Seuls la France, le Royaume-Uni et les États-Unis disposent de missiles de croisière navals
Les missiles tirés depuis le navire français, sont également fabriqués par MBDA. Dérivés des missiles Scalp, ces missiles de croisière navals "MdCN" ont été conçus pour être lancés depuis des frégates ou des sous-marins et n'avaient jamais été utilisés avant les frappes françaises en Syrie. Côté américain, c'est le célèbre "Tomahawk", déjà utilisé lors des frappes américaines en Syrie de 2017, qui remplit ce rôle.
Avec une portée de 1.000 kilomètres, ces missiles mer-sol permettent donc de se passer d'avion pour bombarder des cibles ennemies. Seuls la France, le Royaume-Uni et les États-Unis possèdent cette capacité.