VIDÉO - Grèce : le double masque désormais imposé dans certains lieux publics

M.G | Reportage TF1 S. CHEVALLEREAU, C.SOUARI.
Publié le 7 janvier 2022 à 18h44

Source : JT 20h Semaine

REPORTAGE - Depuis le 3 janvier dernier, les Grecs sont obligés de doubler leur masque chirurgical d'un masque en tissu dans les transports ou les commerces. L'unique alternative est de s'équiper d'un modèle FFP2.

Elle fait son retour. Popularisée pendant un temps par Joe Biden aux États-Unis, la technique du double masque est de plus en plus utilisée ces derniers jours face à la poussée du variant Omicron du Covid-19. C'est notamment le cas en Grèce où, depuis le 3 janvier, les masques chirurgicaux doivent être doublés d'un masque en tissu dans certains lieux publics. Les transports et supermarchés, en particulier, sont concernés par cette nouvelle mesure. 

S'ils le préfèrent, les habitants peuvent opter pour un masque FFP2, plus traditionnellement connu sous le nom de "bec de canard". Cette précaution est supposée durer jusqu'au 16 janvier 2022, a affirmé le ministre grec de la Santé, Thanos Plevris. Toutefois, une "prolongation est possible si cela est jugé nécessaire". 

Cette nouvelle obligation s’applique également dans les restaurants, mais seulement pour les employés. Cause de multiples désagréments, particulièrement en cuisine – à cause de la chaleur – et pour les barbus, elle est difficilement acceptée. "Le plus gros problème, c’est qu’on a du mal à respirer. Nous les serveurs, on court partout. Donc on est obligés de faire des pauses régulièrement pour récupérer un peu", affirme Chrysovalantis Pakos, manager du restaurant athénien Efharis.

Pour éviter d’enlever et de remettre continuellement le masque supplémentaire, nombreux sont les Grecs qui le conservent désormais à l’extérieur. "Je supporte les deux masques. Ce n’est pas vraiment un problème. Pour moi, c’est comme en porter un seul", souligne un habitant d'Athènes au micro de TF1.

Une question d'efficacité

Le gouvernement grec estime qu’un masque chirurgical doublé passerait de 70 à 90% d’efficacité. Un constat que confirment des simulations réalisées par les Centres américains de prévention et de lutte contre les maladies (CDC). Selon les données récoltées, la combinaison des deux masques monterait à 92,5% de protection (contre 42% pour le masque chirurgical et 44,3% pour celui en tissu) contre les aérosols. "L'objectif de ce deuxième masque en tissu n'est pas de filtrer deux fois plus, mais d'étanchéifier le masque chirurgical", résume sur LCI l'épidémiologiste Philippe Amouyel. 

En outre, les autorités grecques se défendent d’un coût plus élevé de cet équipement pour les citoyens. "La raison pour laquelle nous avons proposé la solution du deuxième masque en tissu, c’est que les masques chirurgicaux sont accessibles et ceux en tissu sont réutilisables", explique Gkikas Magiorkinis, membre du conseil scientifique auprès du gouvernement. "Le coût est donc moins important que si on obligeait les gens à porter uniquement un FFP2", ajoute l'épidémiologiste. 

Ces derniers jours, le nombre de nouvelles contaminations au Covid-19 atteint des niveaux records en Grèce. En moyenne, 43.000 nouveaux cas quotidiens ont été enregistrés sur la dernière semaine, soit près de 10 fois plus qu’avant les fêtes de Noël. Un chiffre d'autant plus préoccupant que près d'un tiers de la population (32%) n'est toujours pas complètement vaccinée contre le virus.


M.G | Reportage TF1 S. CHEVALLEREAU, C.SOUARI.

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