REPORTAGE - Ukraine : partir ou rester ? Le douloureux dilemme des habitants de Kiev

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Florian Litzler et Alix Ponsar
Publié le 4 mars 2022 à 23h16, mis à jour le 5 mars 2022 à 9h56

Source : JT 20h WE

L'étau russe se resserre sur Kiev, et poursuit son encerclement de la capitale ukrainienne.
Les bombardements sont incessants sur les banlieues autour de la ville.
Quitter Kiev relève de plus en plus de l'urgence, pour ceux qui le peuvent encore.

Un homme est mort ici, lorsqu'un missile russe a pulvérisé une partie des deux maisons que l'on peut voir dans le reportage en tête de cet article. On ne peut plus qu'imaginer les débris qui ont volé dans tous les sens, les flammes léchant les murs et l'explosion qui a enfoncé les fenêtres. Mais la seule victime de cette frappe n'habitait pas là : c'était un jeune homme qui passait avec des courses, qu'on voit encore éparpillées au sol. 

Je ne peux pas partir, je dois enterrer mon frère
Michael, habitant de Kiev

"Là il y a son sucre, une salade, du chocolat pour mes enfants. Il était vraiment gentil avec mes enfants". C'est son frère qui raconte. Il ne s'explique pas pourquoi les Russes ont visé ce quartier résidentiel, où ne se situe "aucun bâtiment militaire", balayant la vie de son frère, et la sienne avec. "Je me sens vide à l'intérieur, toute notre vie on a été très proches avec mon frère, et maintenant il est mort, et moi non". La femme et les enfants de Michael vont partir, lui va rester. "Je ne peux pas partir", explique-t-il, "je dois enterrer mon frère"

Invasion de l’Ukraine : les dernières informations à KievSource : JT 20h WE

Pour échapper à la mort, beaucoup d'habitants de Kiev essaient encore de fuir en voiture, malgré les barrages de l'armée, les gigantesques bouchons, et les bombardements qui se succèdent. D'autres tentent leur chance à la gare, où des trains partent encore. Des femmes s'engouffrent dans les wagons à la hâte, avec leurs enfants. L'une d'elle souffle : "Je suis terrifiée"

Un père dit adieu à son enfant derrière la vitre sale. Lui va rester à quai, il ira bientôt prendre les armes et se battre. Ses enfants ont été terrorisés par les derniers bombardements, et la petite famille s'est résignée à se séparer. "Moi je reste", assure le jeune homme dans un sourire, "Kiev c'est ma ville et je dois la protéger". Bientôt, l'armée russe aura achevé l'encerclement de la capitale ukrainienne, et il sera trop tard pour la quitter. Mais ceux qui sont restés promettent à l'envahisseur une bataille acharnée.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Florian Litzler et Alix Ponsar

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