Toutes les centrales ukrainiennes ont été touchées par des frappes russes.Certaines ne sont que partiellement endommagées et les ingénieurs œuvrent à les réparer.Une équipe de TF1 a pu pénétrer dans l'une d'elles, dont la localisation est tenue secrète.
Aucune centrale électrique ukrainienne n'a été épargnée. Mise en difficulté sur les fronts de l'est et du sud, l'armée russe a choisi de pilonner sans relâche les infrastructures ukrainiennes, en visant particulièrement la ressource vitale de l'électricité, alors même que l'hiver approche.
Une équipe de TF1 a pu suivre les opérations menées par les Ukrainiens dans une centrale, dont la localisation est tenue secrète. Déjà touchée quatre fois par des frappes russes, cette centrale à charbon n'est pas complètement hors service, et ses employés s'affairent à la réparer, entre deux alertes aériennes.
La peur de nouveaux tirs russes
Dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article, vous ne verrez aucun de leurs visages, ni aucune image des alentours. La localisation de cette centrale dans laquelle notre équipe a pu pénétrer, doit rester secrète. Si un missile russe, dont les Ukrainiens nous montrent des éclats, a complètement détruit un transformateur, d'autres sont encore en fonction. Il est donc vital de ne pas révéler d'indices que l'armée russe pourrait utiliser pour ajuster ses prochains tirs. "Des spécialistes de l'énergie aident sans doute l'armée russe, estime Viktor, ingénieur à la centrale. Pour cibler les endroits les plus sensibles dans nos infrastructures."
Ce type de pièces n'attend pas sur une étagère dans un magasin
Le directeur de la centrale
La centrale à charbon a déjà été visée à quatre reprises par les bombardements russes. Les dégâts sont considérables, et même en travaillant d'arrache-pied, les ouvriers ukrainiens ne pourraient pas tout réparer. La course est infernale, et répond à un simple enjeu : réparer plus vite que les Russes ne détruisent. C'est pourquoi le directeur du site en appelle à l'aide des pays européens. "Ce type de pièces n'attend pas sur une étagère dans un magasin, nous explique-t-il. On doit le commander et le faire produire, il faut par exemple un an pour fabriquer un transformateur."
Régulièrement, les sirènes retentissent, et les employés doivent s'interrompre pour se précipiter dans les abris sous la centrale. "Ma famille s'inquiète à chaque fois que je dois travailler, témoigne l'un d'eux. Ma femme m'appelle tout le temps, elle a peur, surtout quand il y a des frappes, c'est vraiment effrayant."
Pas question de céder, pourtant, pour lui comme pour ses collègues. Ils ont conscience d'être sur une ligne de front dans cette guerre de l'énergie, et n'ont pas l'intention de déserter. "Tant qu'on a des forces et du matériel pour réparer, on continue, envers et contre tout." Trois employés ont déjà été tués dans les frappes sur la centrale, et vingt-deux autres ont été blessés.