Combats à Kharkiv, prise de Kherson, reprise des pourparlers... Le point sur la situation en Ukraine

Marius Bocquet avec AFP
Publié le 3 mars 2022 à 6h16

Source : JT 20h Semaine

Une deuxième session de discussions sur un cessez-le-feu doit avoir lieu ce jeudi matin entre négociateurs russes et ukrainiens.
Mercredi, la ville de Kherson a été prise par l'armée russe, pendant que les combats continuent à Kharkiv et Marioupol.
Les faits marquants des dernières 24 heures, au terme du septième jour de l'invasion russe en Ukraine.

Des pourparlers russo-ukrainiens doivent avoir lieu au Bélarus ce jeudi matin. La Russie s'est dite prête mercredi à discuter d'un cessez-le-feu avec l'Ukraine, malgré la poursuite des frappes russes sur plusieurs villes ukrainiennes. Lundi, de premières discussions, également au Bélarus, n'avaient donné aucun résultat tangible, Kiev ayant réclamé l'arrêt immédiat de l'invasion, tandis que Moscou avait semblé attendre une reddition.

Mercredi, l'armée russe s'est emparée de Kherson, grande ville au sud de l'Ukraine. Moscou l'avait annoncé dans la matinée après des combats acharnés. Des responsables ukrainiens l'ont confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi. Cette ville portuaire et sa périphérie ont subi d'intenses bombardements. Il s'agit de la plus grande ville capturée par les forces russes depuis le début de l'invasion le 24 février.

Quatre personnes tuées à Kharkiv, trois à Jitomir

Au septième jour de l'offensive déclenchée par Vladimir Poutine en Ukraine, des unités aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv, la deuxième ville du pays, située dans l'est à 50 km de la frontière avec la Russie, selon l'armée ukrainienne. Après plusieurs bombardements ayant fait au moins 21 morts la veille, des bâtiments abritant des forces de sécurité et l'université ont été touchés. Au moins quatre personnes ont été tuées et neuf blessées. Des bombardements ont également frappé la ville de Jitomir, à 150 kilomètres à l'ouest de Kiev. Au moins trois personnes y ont été tuées, selon des habitants. 

Moscou attaque aussi la ville portuaire de Marioupol, (sud-est), dont la prise lui permettrait d'assurer une continuité territoriale entre ses forces venues de Crimée et celles venues des territoires séparatistes du Donbass. L'artillerie russe a pilonné des zones résidentielles, y compris une maternité et une école, blessant 42 personnes, selon le conseil municipal.

Selon le maire de Marioupol Vadym Boïtchenko, les forces russes ont tenté d'empêcher les civils de fuir la zone.

Un million de réfugiés depuis le début de l'invasion

Le ministère russe de la Défense a pourtant annoncé ce mercredi la mise en place de couloirs humanitaires, afin de permettre la sortie des civils des villes ukrainiennes les plus exposées. Le nombre de réfugiés fuyant l'Ukraine pour les pays voisins a encore bondi ce mercredi pour atteindre un million de personnes depuis le début du conflit, selon le haut-commissaire des Nations unies aux réfugiés, Filippo Grandi.

Lors d'une allocution télévisée mercredi soir, Emmanuel Macron a tenu à rappeler que "la Russie n'est pas agressée, elle est l'agresseur". Le président français a dénoncé une guerre "nourrie d'une lecture révisionniste de l'Histoire de l'Europe". "Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie", a-t-il assuré, "nous sommes aujourd'hui aux côtés de tous les Russes qui, refusant une guerre indigne soit menée en leur nom, ont l'esprit de responsabilité et le courage de défendre la paix", a-t-il aussi affirmé.

Une enquête ouverte par la CPI

Le même jour, l'Assemblée générale de l'ONU a adopté une résolution exigeant "que la Russie cesse immédiatement de recourir à la force contre l'Ukraine", lors d'un vote approuvé massivement par 141 pays, 5 s'y opposant, et 35 s'abstenant dont la Chine. Le procureur de la Cour pénale internationale a pour sa part annoncé mercredi soir "l'ouverture immédiate" d'une enquête sur la situation en Ukraine, où seraient perpétrés des crimes de guerre, après avoir reçu le feu vert de 39 États parties de la CPI.

De son côté, l'Union européenne a confirmé que sept banques russes, dont la deuxième banque du pays VTB, seraient exclues du système de messagerie Swift à partir du 12 mars. La mesure épargne cependant la première banque russe Sberbank - dont la filiale européenne a déposé le bilan mercredi - et Gazprombank, bras financier de Gazprom. L'UE et les États-Unis ont également annoncé de nouvelles sanctions contre le Bélarus, en représailles de son aide à la Russie.


Marius Bocquet avec AFP

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