VIDÉO - Guerre en Ukraine : formé en Syrie, un jeune Français se prépare au combat à Kiev

Publié le 21 mars 2022 à 15h37

Source : TF1 Info

Disant se battre pour la "liberté des gens" et pour la "démocratie", un Français de 28 ans se prépare à repartir au combat.
Après des expériences en Syrie, il espère aider les Ukrainiens à repousser l'invasion russe.

"Un choix personnel". Quelques mois après avoir quitté la Syrie - où il a affronté les troupes de la Turquie et de l'Etat islamique entre 2014 et 2020 - Pierre a rejoint l'Ukraine pour y combattre les envahisseurs russes. Ce Français de 28 ans, originaire de Normandie, est récemment arrivé - après 10 jours de train et de voiture - à Kiev, une ville qu'il ne connaissait pas. Dans les prochains jours, il sera déployé autour de la capitale ukrainienne. Il espère atterrir là où il sera "le plus utile" : "sur le front", pour pouvoir utiliser contre les Russes les compétences qu’il a acquises ces dernières années, comme "tirer avec des (mitrailleuses) 12,7 et 14,5 mm, des kalachnikovs, des lance-roquettes..." 

Pour lui, ce combat est d'abord et avant tout une question de principes. Le 24 février dernier, il s'est dit "révolté" par les images de l'invasion russe. Le lendemain, au réveil, il était toujours "énervé". "Dans l'après-midi, je me suis dit : c'est bon, je me casse (sic). Je ne pouvais pas rester dans mon canapé à regarder ça", témoigne-t-il. C'est donc pour défendre la "démocratie", pour "aider les Ukrainiens à garder leur liberté" et pour "que les gens vivent en paix" qu'il a fait le long déplacement vers l'Est de l'Europe. Ce sont les mêmes raisons qui l'avaient conduit en Syrie. "Si j’étais prêt à mourir contre Daesh ou la Turquie, je dois l’être aussi contre les Russes", affirme-t-il. 

Une séparation difficile

C'est aussi une manière de répondre à l'inaction des occidentaux, qu'il juge très sévèrement. "Les Américains et les Européens sont juste des gens qui parlent. Ils ne savent faire que ça", fustige-t-il. Il range la France dans le même sac que les autres pays  "hypocrites", qui s'indignent mais "laissent faire des massacres" en Ukraine, comme "au Kurdistan, au Yémen, en Birmanie".

Aujourd'hui, l'ancien apprenti peintre en bâtiment - qui travaille régulièrement sur les chantiers de construction - sait que la bataille sera longue. Il prévoit de rester "jusqu'à la fin de la guerre s'il le faut", par "engagement" et "solidarité" avec les Ukrainiens qui se battent face à l’"oppresseur" russe. "Ce n’est pas un tour de tourisme. Si je m’engage ici, c’est soit la victoire, soit rien", martèle-t-il, louant le courage des civils ukrainiens, "tous prêts à se battre". Néanmoins, il le reconnaît, quitter sa famille n'a pas été tâche aisée. "Je leur ai déjà fait le coup quatre fois donc ce n'est plus véritablement une surprise. Mais c’est dur pour eux", confie-t-il. "Il n’y a personne qui veut voir sa fille ou son fils partir en Ukraine", ajoute-t-il. 

Près de 20.000 combattants étrangers, affirme Kiev, sont déjà arrivés en Ukraine, répondant à l'appel du président Volodymyr Zelensky. Des volontaires d'horizons très divers, "des Italiens, des Allemands, des Norvégiens, des Espagnols, des gens d’un peu partout en Europe", "et même d'Inde" se sont mobilisés. 


Maxence GEVIN

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