Alors que l'Occident impose des sanctions économiques à la Russie, qui agresse l'Ukraine, se pose la question de l'approvisionnement en gaz.L'Europe, et donc la France, vont-ils en manquer dans un avenir proche ?François Lenglet, spécialiste économie de TF1, nous éclaire sur le plateau du 20H.
Alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie a débuté dans la nuit de mercredi 23 à jeudi 24 février, François Lenglet, spécialiste économie de TF1, revient sur l'hypothèse d'une pénurie de gaz française ou européenne, alors que la Russie en exporte énormément. Notre expert estime ainsi qu'à court terme, le manque ne guette pas. À moyen terme, en revanche, c'est une autre histoire.
La baisse des investissements mondiaux en cause
"J'ai été visiter les réserves françaises de gaz, la semaine dernière, dans l'Oise : elles sont à 30% de leurs capacités, soit un niveau tout à fait habituel à la fin de l'hiver." Néanmoins, poursuit le journaliste, "le vrai risque, c'est l'automne 2022, car la crise ukrainienne intervient alors que les investissements mondiaux dans la production d'hydrocarbures - gaz et pétrole - se sont effondrés : ils sont tombés de 700 à 350 milliards de dollars par an, divisés par deux sous la pression de la lutte contre les émissions de carbone à cause du dérèglement du climat."
Un autre facteur entre en jeu, explique aussi François Lenglet : l'Allemagne va arrêter complètement ses centrales nucléaires en 2023, "ce qui la rend dépendante des importations." "Elle s'est ainsi mise dans la gueule de l'ours russe et a entraîné l'Europe dans ses mâchoires."
En résumé, analyse notre spécialiste économie, "aujourd'hui, tout s'accumule : crise géopolitique, capacité de production limitée, menace de sanctions sur les navires russes alors que la demande continue d'augmenter... Tout est réuni pour que les prix explosent, entraînant aussi celui de l'électricité."
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