Ukraine : plus de 600 jours de guerre

Guerre en Ukraine : la Russie essuie une "défaite opérationnelle" en mer Noire, selon Londres

par M.L (avec AFP)
Publié le 3 octobre 2023 à 14h58

Source : TF1 Info

Les forces russes ont dû reculer en mer Noire ces dernières semaines face aux assauts ukrainiens, a affirmé mardi le ministre britannique de la Défense.
La marine de Moscou a dû se retrancher dans des ports "à partir desquels elle ne peut pas avoir d'effet sur l'Ukraine", selon James Heappey.
Ces dernières semaines, Kiev intensifie ses attaques dans cette zone cruciale dans la confrontation avec la Russie.

Si la contre-offensive terrestre patine, Kiev gagne l'avantage sur les eaux, selon Londres. La Russie a essuyé une "défaite opérationnelle" en mer Noire ces dernières semaines, a affirmé mardi le ministre de la Défense britannique. "La marine russe a été contrainte de se disperser dans des ports à partir desquels elle ne peut pas avoir d'effet sur l'Ukraine", a assuré James Heappey à l'occasion d'un évènement consacré à la sécurité à Varsovie, en Pologne, des propos relayés par The Guardian

Ce succès naval est "tout aussi important" que la percée spectaculaire des forces ukrainiennes dans l'oblast de Kharkiv l'année dernière, a-t-il assuré, à l'heure où la lenteur de la contre-offensive de Kiev sur les fronts est et sud, lancée en juin, suscite des déceptions parmi ses alliés occidentaux et que des craintes surgissent sur une possible baisse du soutien à l'Ukraine. 

Ces dernières semaines, l'Ukraine a notamment multiplié les attaques de missiles et de drones dans la péninsule de Crimée, annexée par la Russie en 2014. Le vendredi 22 septembre, elle a revendiqué une opération d'ampleur, affirmant être à l'origine de l'attaque de missiles qui a frappé l'état-major de la flotte russe de la Mer Noire, à Sébastopol, un coup important porté au Kremlin. 

Une zone au cœur des enjeux stratégiques

L'Ukraine a alors assuré avoir tué le commandant de cette flotte parmi la trentaine d'officiers touchés, mais le ministère russe de la Défense a publié des images montrant ce responsable en train de participer à une visioconférence. Dans la foulée, les forces d'opérations spéciales ukrainiennes ont annoncé "clarifier" leurs informations, notant que l'identification des victimes était difficile. 

Plus tôt, début septembre, Kiev a aussi revendiqué la reprise aux Russes d'une plateforme pétrolière et gazière en mer Noire contrôlée par Moscou depuis 2015. Les unités ukrainiennes "ont réussi à s'emparer de trophées précieux : un stock de munitions pour hélicoptères (...) ainsi que le radar 'Neva', qui permet de suivre les mouvements des navires en mer Noire", s'est alors félicité le renseignement militaire du ministère ukrainien de la Défense.

La mer Noire se retrouve au cœur du conflit depuis le début de l'offensive russe en février 2022. Des enjeux économiques entrent aussi en ligne de compte. L'Ukraine, grand producteur mondial de produits agricoles, a exporté pendant près d'un an des millions de tonnes de céréales via cette voie malgré la guerre, à la faveur d'un accord avec Moscou. Mais la Russie, autre producteur majeur de céréales et d'engrais, s'est retirée en juillet de cet accord en dénonçant les entraves à ses propres exportations du fait des sanctions occidentales.

Depuis, Moscou a menacé les navires naviguant en mer Noire et a mené une campagne de bombardements visant les infrastructures portuaires et céréalières de l'Ukraine, un moyen, selon Kiev, d'empêcher toute tentative d'exportations. Les forces russes ciblent ainsi régulièrement la région du sud de l'Ukraine donnant sur cette mer, où se situent des infrastructures portuaires capitales pour le commerce maritime. La Russie affirme de son côté toucher seulement des cibles militaires. 

Ce point de passage est si crucial dans le conflit que le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a demandé lundi à ses homologues européens, réunis lors d'un sommet inédit à Kiev, d'aider l'Ukraine à exporter ses céréales par la mer Noire, malgré les menaces de Moscou. "Si l'UE et l'Ukraine unissent leurs forces pour garantir la sécurité de ce corridor, celui-ci pourra fonctionner à pleine capacité", a-t-il assuré. La question des céréales a aussi provoqué une brouille entre Kiev et plusieurs pays d'Europe orientale qui ont imposé des restrictions afin de protéger leurs agriculteurs de la chute des prix, en particulier la Pologne.  


M.L (avec AFP)

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