VIDÉO - Guerre en Ukraine : Marioupol, une ville martyre coupée du monde

Benoit Leroy | Vidéo : Didier Piereschi & Cécile Marchand
Publié le 12 mars 2022 à 22h26

Source : JT 20h WE

Depuis le début du mois de mars, les Russes veulent s'emparer de la cité portuaire de Marioupol au sud-est du pays.
La ville et ses habitants n'ont quasiment plus d'accès à l'eau ou à la nourriture.
Les communications vers l'extérieur, elles, sont presque inexistantes.

La nuit, la température frôle les -10°C. Sans eau, sans électricité et sans chauffage, la situation des habitants de Marioupol est devenue un calvaire. Depuis le 26 février dernier, les soldats envoyés par Vladimir Poutine - accompagnés des séparatistes prorusses - tentent de prendre le contrôle de la ville portuaire. Quatre jours plus tard, les forces de Moscou ont mis en place un blocus quasi-total. 

Au sol, les soldats ukrainiens tentent de résister. Et ce, alors qu'en face la puissance de feu est considérablement plus élevée. Au milieu du chaos ambiant, les civils blessés sont envoyés vers les rares hôpitaux encore ouverts dans la région. Selon le maire de Marioupol Serguei Orlov, au moins 1.600 habitants seraient morts depuis l'arrivée des forces russes.

Dans les couloirs de l'un des hôpitaux de la cité, une femme est présente avec son bébé, sorti miraculeusement indemne d'un bombardement. "Nous nous sommes réfugiés chez mon frère avec toute la famille. Toutes les femmes et les enfants sont descendus pour se mettre à l'abri, au sous-sol. Et puis, un obus a frappé l'immeuble et on s'est retrouvé piégés", explique-t-elle en larmes. Deux enfants sont morts, assure la jeune femme. "Personne n'a pu les sauver", dit-elle.

Pour les rares civils qui parviennent à être amenés dans les établissements hospitaliers, les médecins doivent faire face à une pénurie de médicament. Une femme, arrivée avec un éclat d'obus dans le bras, doit se le faire retirer sans anesthésie. 

La famine commence à se faire sentir

Les armes ne sont pas les seules à tuer à Marioupol. Suite au blocus, les habitants manquent de tout et sont affamés. Une situation humanitaire catastrophique qu'a confirmé un médecin présent sur place à l'ONG Médecins Sans Frontières. "Il n'y a plus d'eau potable, ni de médicament depuis une semaine, peut-être même dix jours. Désormais, on arrive même plus à trouver de nourriture."

De rares points d'eau subsistent dans la ville. Il faut parfois aux civils parcourir plusieurs kilomètres, toujours sous la menace de bombes, pour l'atteindre. Pire encore, ils n'ont aucune certitude que cette eau soit potable. 

Qui dit combats, dits tués. Pour le moment, ceux-ci ne peuvent pas être enterrés dans des cimetières, trop dangereux à cause des bombardements incessants. Des fosses communes ont été creusées à quelques dizaines de mètres des habitations.

Seule lueur d'espoir, ce samedi, pour ces 200.000 civils piégés : l'arrivée prévue d'un convoi humanitaire depuis la ville de Zaporijia. À bord, 90 tonnes de denrées alimentaires et de médicaments. Il devrait repartir avec des civils. Mais, en fin de journée, aucune information ne confirmait que ces véhicules avaient pu rentrer dans Marioupol.


Benoit Leroy | Vidéo : Didier Piereschi & Cécile Marchand

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