Pour fragiliser Vladimir Poutine, les Occidentaux cherchent à faire pression sur les fameux oligarques.Des milliardaires qui soutiennent son régime et que le chef du Kremlin tient d'une main de fer.
Le 24 février, Vladimir Poutine a réuni la fine fleur du capitalisme russe. Le matin même, les troupes russes ont attaqué l'Ukraine et les patrons s'inquiètent déjà des sanctions. Alexander Shokhin, président de l'Association des industries russes, prend la parole et assure que "l'économie russe est solide, mais va devoir s'adapter comme on l'a fait en 2014, lors des dernières sanctions internationales". Le chef du Kremlin leur rappelle alors ce qu'il appelle leur "devoir de solidarité".
Pour comprendre la soumission des oligarques russes, il faut remonter vingt ans en arrière. Un soir de juillet 2000, dans la datcha de Staline, une poignée de milliardaires est invitée par le nouveau maître du Kremlin. Tout juste élu, il va leur expliquer sa règle du jeu : "Vous gardez vos affaires, mais pas question de vous impliquer en politique".
Ceux qui ne l'acceptent pas le paieront cher. Boris Berezovsky avait fait fortune dans le pétrole. Il sera condamné à treize ans de prison et finira retrouvé mort dans une chambre d'hôtel en 2013.
Mikhaïl Khodorkovski sera lui aussi arrêté et condamné pour fraude. Gracié après dix ans de détention, il vit aujourd'hui en exil à Londres.
Gare à ceux qui résistent à Vladimir Poutine. Oleg Deripaska l'a appris à ses dépens. Débarquant dans son usine, le président russe l'a humilié et l'a forcé à signer un accord devant les caméras, renonçant à la fermeture du site.
Les entreprises des milliardaires en disgrâce sont aussitôt redistribuées. Émerge donc une nouvelle génération d'oligarques. "Ce sont souvent des amis d'enfance proches de Vladimir Poutine, souvent originaire de Saint-Pétersbourg, qui avaient parfois fait partie de son club de judo", précise Tatiana Kastouéva-Jean, chercheuse à l'Ifri, spécialiste de la Russie.
Parmi ces fidèles, on retrouve son plus vieil ami Nikolay Tokarev, aujourd'hui PDG de Transneft, le pétrolier Guennadi Timtchenko, Alicher Ousmanov, roi des nouvelles technologies ou encore Igor Setchine. Cet ancien espion est aujourd'hui à la tête de la plus grande entreprise pétrolière russe, Rosneft. Son yacht a été immobilisé la semaine dernière à La Ciotat. Mais peu probable que cela suffise à rompre son lien avec le pouvoir. "Ils ont peur des sanctions, mais ils risquent également de tout perdre si jamais ils tournent le dos à leur président ", explique Carole Grimaud-Potter, professeure de géopolitique à l'Université de Montpellier.
À ce jour, seul l'oligarque Oleg Deripaska a osé critiquer la guerre en Ukraine.
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