Robert Badinter a coécrit un réquisitoire contre Vladimir Poutine pour qu'il comparaisse devant la justice internationale.Un scénario impossible, selon lui, tant que le maître du Kremlin restera à la tête de la Russie.En attendant, l'ancien garde des Sceaux s'inquiète du "volcan qui gronde" dans une "Europe en guerre".
Il veut que Vladimir Poutine réponde de ses crimes. À 95 ans, Robert Badinter, ancien garde des Sceaux, dresse un réquisitoire contre le président de la Fédération de Russie. Dans un ouvrage intitulé Vladimir Poutine : l’accusation (Fayard), coécrit avec Bruno Cotte (ancien président de chambre à la Cour pénale internationale) et Alain Pellet (ancien président de la Commission du droit international des Nations unies), l'homme politique, à l'origine de l'abolition de la peine de mort, réunit les preuves pour un futur procès contre le président russe et ses proches collaborateurs.
"Si vous aviez dit à Goering, numéro 2 du régime Nazi, en 1942 qu’il comparaîtrait à Nuremberg pour répondre à ses crimes, il aurait ricané. Trois ans après, il était dans le box", rappelle le juriste, invité exceptionnel de LCI ce vendredi 28 avril. "L'avenir n’est pas écrit d’avance. Et s’agissant des dictateurs, il serait bon et juste qu’un jour, ils répondent de leurs crimes" ajoute-t-il, soulignant qu'un "grand projet a été réalisé à cet égard, avec la création de la Cour Pénale internationale (CPI), devant laquelle Poutine pourrait comparaitre".
"Nous sommes dans une Europe en guerre"
Un scénario que le juriste pense possible, mais sous certaines conditions. "Soyons réalistes : aussi longtemps que Poutine sera président de la Russie, maître incontesté du pouvoir, je ne crois pas qu'on puisse espérer le traduire en justice", déplore Robert Badinter. "L’histoire nous enseigne que les dictateurs d'aujourd'hui font les accusés de demain", assure-t-il. "Évidemment, c’est l’histoire qui doit parler. Je veux dire par là que Poutine ne doit plus être président de Russie", ajoute-t-il.
Pour l'heure, aux yeux de Robert Badinter, Vladimir Poutine, comme tout dictateur, n'est pas "mu par la raison, mais par une passion pour le pouvoir et la domination". Dès lors, l'ancien ministre de la justice s'inquiète du "volcan qui gronde déjà" dans une "Europe en guerre". "Imaginons qu'un hélicoptère militaire blessé, touché, tombe sur une des centrales nucléaires dont la région est truffée. Ce serait Tchernobyl multiplié par quatre. C'est une réalité possible", s'inquiète-t-il. "Il n'y a que les armes ou les négociations qui mettent un terme au conflit. Ici, il y a lieu de tenir un congrès. Les paroles valent beaucoup mieux que les obus, et surtout les obus à tête nucléaire", ajoute le professeur de droit, rappelant qu'à la fin, "ce sont les peuples qui règlent la note. Et la note est sanglante".
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