Guerre en Ukraine : Kharkiv toujours sous les bombes, au moins quatre morts

M.L (avec AFP)
Publié le 2 mars 2022 à 9h55, mis à jour le 8 mars 2022 à 18h30

Source : TF1 Info

La deuxième ville ukrainienne est sous le feu de l'assaut russe, intensifié depuis mardi.
Des parachutistes sont entrés dans la ville, selon l'armée ukrainienne, et plusieurs bâtiments ont été ciblés, dont un hôpital, un hôtel de police et la faculté de sociologie de la ville.
Le premier bilan des frappes de ce mardi matin fait état de quatre morts et neuf blessés.

Les frappes s'intensifient sur la deuxième ville ukrainienne, au septième jour de l'invasion russe. Des parachutistes russes ont débarqué à Kharkiv dans la nuit, a indiqué mercredi l'armée ukrainienne, en faisant état de combats en cours dans la deuxième ville de l'Ukraine, située dans l'est. "Des troupes aéroportées russes ont débarqué à Kharkiv (...) et attaqué un hôpital" local, ont déclaré les forces armées ukrainiennes dans un communiqué sur Telegram. "Un combat est en cours entre les envahisseurs et les Ukrainiens", ont-elles ajouté.

De nouvelles frappes ont touché mercredi matin les sièges régionaux des forces de sécurité et de police, ainsi que l'université, selon les services d'urgence.Au moins quatre personnes ont été tuées et neuf autres blessées, selon un premier bilan des secours. "Pour l'instant, dix personnes ont pu être sorties des décombres, le bilan préliminaire est de 4 morts et neuf blessés", ont indiqué les secours dans un message sur les réseaux sociaux. Les secours précisent avoir déployé 21 véhicules et 90 personnes pour éteindre des incendies en cours et prendre en charge les victimes.

Le gouverneur de la région, Oleg Sinegoubov, avait indiqué précédemment que 21 personnes avaient été tuées la veille dans des bombardements, notamment celui du siège de l'administration locale, avant de supprimer ce message. 

Plusieurs bâtiments ciblés, des incendies perdurent

Selon Anton Guerachtchenko, conseiller du ministre de l'Intérieur ukrainien, un incendie s'est déclaré mercredi dans la caserne d'une école de pilotage à Kharkiv après une frappe aérienne. "Pratiquement, il ne reste plus de telle zone à Kharkiv où un obus d'artillerie n'a pas encore frappé", a-t-il affirmé, cité dans un communiqué sur Telegram. 

Selon une alerte émise peu avant 3 heures du matin par l'agence nationale des communications spéciales de l'Ukraine, des soldats russes ont attaqué un hôpital du centre médical clinique militaire dans le nord de la ville, rapporte The Guardian. L'hôtel de police de la ville a aussi été ciblé, il est pratiquement détruit et des pompiers sont toujours à l'œuvre pour venir à bout du feu, a affirmé sur Twitter le journal ukrainien The Kiev Independent. Le bâtiment de la Faculté de sociologie de l'Université nationale de Karazin a aussi été touché et est ravagé par les flammes, deux informations confirmées sur Twitter par le Service d'État pour les urgences. Un entrepôt de munitions aurait aussi explosé pendant la nuit. 

"Cela marque un nouveau degré d'utilisation de la violence pour assurer la prise de contrôle de la ville, avec le recours à des troupes spécialisées et des armements. La Russie a, sous l'égide de Vladimir Poutine, profondément transformé et modernisé son armée depuis 20 ans", explique sur LCI le général Bernard Norlain, ancien commandant de la force aérienne de combat, dans la vidéo en tête d'article. 

Aucune zone n'a été épargnée dans la ville par les tirs et les bombardements, signe que le dirigeant russe intensifie son offensive sur Kharkiv, dont il peine à prendre le contrôle face à une forte résistance, même si la commune se situe près de la frontière russe, dans une zone donc a priori davantage pro-russe que la partie occidentale du pays. Cette annonce intervient au septième jour de l'offensive russe en Ukraine, lancée le 24 février. Cette ville de 1,4 million d'habitants a déjà été visée par plusieurs bombardements mardi.

De nombreuses autres villes ukrainiennes ciblées

Les attaques se poursuivent aussi dans le reste du pays. L'armée russe a affirmé mercredi matin s'être emparé de la ville portuaire ukrainienne de Kherson, située au sud du pays, près de la péninsule de Crimée, après des combats acharnés ces dernières heures. Quelques minutes plus tôt, à 06h43 GMT, le maire de la ville, Igor Kolykhaïev, avait indiqué que la localité était toujours sous contrôle ukrainien.

À Borodianka, à 50 km de Kiev, des frappes aériennes russes ont détruit deux immeubles résidentiels dans la journée de mardi, selon la première vice-ministre ukrainienne des Affaires étrangères, Eminé Djaparova, qui a partagé une vidéo des immeubles gris partiellement en ruines, avec des appartements en flammes. Dans le port de Marioupol, plus d'une centaine de personnes ont été blessées mardi dans des tirs russes, selon le maire, Vadim Boïtchenko. L'armée russe s'est déjà emparé d'un autre port clé de l'Ukraine, celui de Berdiansk.

Le ministère russe de la Défense a affirmé que ses troupes progressant sur la côte à partir de la Crimée avaient rejoint celles du territoire séparatiste prorusse de Donetsk, leur donnant une continuité territoriale stratégique. L'information était dans l'immédiat invérifiable. Peu auparavant, l'armée ukrainienne avait assuré avoir fait échouer cette tentative. Le ministère ukrainien de la Défense a par ailleurs indiqué dans la nuit redouter une attaque de la Biélorussie après avoir constaté une "activité importante" des avions dans la zone frontalière, et des convois de véhicules transportant des vivres et des munitions y ont été observés.


M.L (avec AFP)

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