Gaz : des problèmes d'approvisionnement redoutés cet été

Publié le 7 mars 2022 à 6h42, mis à jour le 7 mars 2022 à 21h19

Source : JT 20h Semaine

La Russie fournit 40% des importations de gaz européen.
En cas de coupure, des limitations de consommation pourraient être mises en place.
Dans une interview, la directrice générale d'Engie assure qu'il n'y aura pas de problème d'approvisionnement cet hiver.

Les perturbations sont encore peu visibles, malgré la flambée des prix du gaz, onze jours après le lancement de l'invasion russe en Ukraine. 

"Pour l'hiver qui se termine, il n'y aurait pas de problème d'approvisionnement (en gaz), d'autant plus qu'il est plutôt clément, a prévenu dimanche Catherine MacGregor, directrice générale d'Engie, dans une interview au journal Les Echos. Même en étant totalement privés du gaz russe, nous pourrions faire face grâce aux fournisseurs d'autres pays, par gazoduc ou par navire méthanier pour le GNL."

En réalité, si l'Europe venait à ne plus recevoir de gaz russe, les premières difficultés apparaîtraient avec le remplissage des cuves pour l'hiver prochain. "Le vrai problème, ce serait le remplissage des stockages au printemps et à l'été", a précisé la femme d'affaire. 

"Un nouveau monde pour l'énergie"

L'offensive russe sur l'Ukraine s'intensifiant, la perspective d'une résolution du conflit semble bien loin. "Ce serait très dur en cas de conflit long en Ukraine", analyse Catherine MacGregor. "En réalité, nous entrerions alors dans un nouveau monde pour l'énergie, sous l'effet d'un choc physique et d'un choc de prix sans précédent qui transformerait sans doute durablement le paysage énergétique".

La Russie, qui fournit 40% des importations de gaz européen, représente 20% des approvisionnements d'Engie. Le groupe a beau négocier des volumes additionnels avec la Norvège, les Pays-Bas, l'Algérie et les Etats-Unis, "il faut être lucide", a souligné la directrice générale de l'entreprise, "les leviers qui sont à notre main sont d'une portée limitée. Ils ne seront pas suffisants pour remplacer tout le gaz qui vient de Russie aujourd'hui".

Limitations et plafonds

En cas de coupure, "il n'est pas inimaginable que les pouvoirs publics mettent en place des mesures de limitation de la demande", a-t-elle avancé. Les industriels comme les foyers pourraient être encouragés ou contraints de baisser leur consommation, notamment le chauffage.

Pour éviter que la hausse des prix se ressente sur les factures, il faudrait "plafonner les prix de gros du gaz en Europe, qui aurait le mérite par ricochet de limiter les prix de l'électricité", a également proposé Catherine MacGregor. Le sujet est brûlant : ce vendredi, le cours du gaz en Europe a atteint un nouveau record.


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info