Dans un clip tourné dans la ville de Stavropol, en Russie, un groupe de jeunes filles interprète un chant anti-Otan.Les chanteuses y dansent sur des paroles à la gloire de la Russie.
Un rythme entraînant, une gestuelle de popstar, des poings levés et des drapeaux russes agités fièrement. Dans un clip de propagande étonnant tourné dans la ville russe de Stavropol, visible en tête de cet article, un groupe de jeunes filles russes interprète un chant anti-Otan. Habillées de robes tricolores aux couleurs de la Russie, les chanteuses enchaînent les pas de danse près de chars imposants sur des paroles à la gloire de la Russie... et contre l'Otan.
"Et que le monde entier nous couvre de coton / Nous avons de quoi répondre à l'ensemble de l'Otan / La Russie a assez de fermeté dans le regard / On va gagner ! / Parce que c'est ce qu'on doit faire / Répète après nous, on n'abandonne pas les nôtres / Je ne renoncerai pas à toi Russie / Pour la Russie, nous nous levons pour le drapeau", chantent les adolescentes, qui débutent par un couplet de rap avant de poursuivre sur un rythme plus mélodieux, appuyant chacun de leurs mots de grands gestes affirmés.
Un clip qui s'adresse à la jeunesse
Invité sur le plateau de l'émission Le Temps de l'info, mercredi 20 septembre, Frédéric Encel, docteur en géopolitique et maître de conférences à Sciences Po, affirme qu'il s'agit là de la "quintessence d'une propagande". "Là, on n'a pas affaire au chœur de l'armée rouge, avec des vieux militaires bardés de médailles. Ce sont des femmes, de très jeunes personnes, avec ce petit pas de danse qui rappelle ceux de nos gamins ici en Occident (...). Ça s'adresse très concrètement à la jeunesse", analyse-t-il. Un genre de clip qui est par ailleurs, selon le docteur en géopolitique, complémentaire avec les blogueurs et influenceurs financés par le Kremlin pour porter le message de Vladimir Poutine.
Ce type de clip de propagande n'a "pas beaucoup d'impact sur les Russes (...), c'est déjà la dictature", estime de son côté Anastasia Kirilenko, journaliste d'enquête indépendante russe, présente sur le plateau de l'émission Le Temps de l'info. Cette dernière rappelle d'ailleurs le flop du premier long-métrage russe sur l'invasion de l'Ukraine, qui a été un véritable échec au box-office.