Catherine Colonna a commenté, ce vendredi sur LCI, l'éventualité de livraisons de matériel chinois à l'armée russe.Elle estime que, pour l'heure, aucune décision dans ce sens n'a été prise par Pékin.La ministre française des Affaires étrangères a aussi taclé "l'isolement" russe.
La Chine va-t-elle s'immiscer plus activement dans le conflit entre la Russie et l'Ukraine ? Interrogée ce vendredi 24 février sur LCI, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, s'est voulue prudente. Elle a commencé par fustiger "un an de guerre, un an d'exactions, de crimes de guerre", alors que les États-Unis ont accusé, le 18 février, Moscou de "crimes contre l'humanité".
"La Chine, aujourd'hui, n'a pas décidé de livrer des armes à la Russie. Il y a des interrogations, qui sont les nôtres. Nous en faisons part [à Pékin]. Si la Chine devait se départir, elle-même, de ses obligations internationales, cela changerait certainement la donne. Cela changerait notre relation avec elle", a-t-elle argumenté, tout en appuyant sur le fait que ce n'était "pas le cas aujourd'hui".
"Ce qu'il manque, cruellement, c'est la demande (...) de retrait des troupes russes
Catherine Colonna
Au-delà de cet hypothétique soutien militaire chinois à l'armée russe, la cheffe de la diplomatie française regrette le manque d'implication de Pékin pour amener la Russie à cesser son offensive. "Ce qu'il manque, cruellement, c'est la demande - validée par les Nations unies - de retrait des troupes russes. Un retrait inconditionnel, immédiat et complet", a martelé Catherine Colonna sur LCI.
Et la ministre française de pointer l'isolement de Moscou. Jeudi, l'Assemblée générale de l'ONU a largement voté - 141 pays sur 193 - une résolution non contraignante appelant au retrait "immédiat" des soldats russes présents en Ukraine. Une poignée de pays ont voté contre : la Russie, la Biélorussie, la Syrie, la Corée du Nord, le Mali, le Nicaragua et l'Érythrée. La Chine, elle, s'est abstenue.