Autour du 10 septembre, les Russes ont quitté la ville d’Izioum, dans l’est de l’Ukraine.Le 15, les Ukrainiens ont découvert des tombes dans une forêt, près de la ville libérée.Selon eux, plus de 440 personnes y sont enterrées.
Après qu'une nouvelle ville a été reprise par l’armée ukrainienne, c’est un nouveau drame que le monde découvre ce vendredi 16 septembre. Près d’Izioum, dans la région de Kharkiv, des corps ont été retrouvés enterrés dans la forêt - leur nombre étant inconnu. Les autorités ukrainiennes parlent de plus de 400 tombes qui auraient été creusées dans cette forêt de pins, près de la ville tout juste libérée. Voici ce que l’on sait.
La localité d’Izioum, dans l’oblast de Kharkiv, a été prise le 1er avril dernier par les forces russes, le 24 mars, selon Moscou, après des combats intenses. La population de cette ville de 45.000 habitants avait alors survécu pendant des semaines dans les caves et les sous-sols, sans eau, ni chauffage, ni électricité. Moins de la moitié des habitants seraient restés pendant l’occupation russe.
Les dernières troupes russes semblent avoir quitté la ville le 10 septembre, officiellement pour un regroupement de troupes en direction du Donbass, et les premiers soldats ukrainiens y ont pénétré le lendemain. Ils y ont alors découvert une ville en ruine. Volodymyr Zelensky s’y est rendu le 14 septembre, s’est entretenu avec les soldats présents et a comparé les destructions de la ville à celles de Boutcha, occupée pendant des mois par les Russes.
Des tombes, chacune surmontée d'une croix
Ce n’est que jeudi 15 septembre au soir, au cours de sa vidéo quotidienne, que le président ukrainien a rapporté la découverte d’une "fosse commune", sans apporter plus de détails. Selon Oleg Kotenko, un officiel ukrainien, la découverte des tombes de la forêt d’Izioum a été faite grâce à une vidéo postée par les Russes sur les réseaux sociaux. Un homme y dit alors en russe : "Nous devons prendre les corps des soldats ukrainiens à la morgue et les enterrer car l’Ukraine n’en veut pas".
À l’Associated Press, Oleg Kotenko évoque alors une fosse abritant entre 20 et 25 corps de soldats. Or, les photographies, diffusées par les mêmes responsables ukrainiens, montrent des tombes, certes rudimentaires, mais semblant individuelles et chacune surmontée d’une croix. Finalement, le chiffre de 440 tombes découvertes ici est donné par un responsable de la police régionale, Serguiï Bolvinov, à Sky News.
Voilà pour le contexte entourant cette découverte. Maintenant, que nous disent ces images ? Les premières ont donc circulé sur les réseaux sociaux, avant d’être publiées par l’Associated Press, qui a pu envoyer des journalistes aux côtés de l’armée ukrainienne. Puis, l’Agence France-Presse a pu se rendre sur place et rendre compte de l’exhumation des corps en cours.
Sur ces photos, on distingue des dizaines, voire des centaines de croix en bois. Certaines sont numérotées. Par exemple, sur une image de l’AFP, on peut lire "162" et sur une autre relayée par Nexta, les numéros "438" et "439" sont visibles. Ces visuels, encore partiels, semblent accréditer le bilan des autorités ukrainiennes. D’autres croix, comme celle-ci-dessous, arborent le sigle "BCY", qui est l’acronyme, en russe, des forces armées ukrainiennes, d'après la correspondante du Monde à Moscou.
Des chaines Telegram suivant le conflit parlent de "personnes trouvées sous les décombres de maisons bombardées". Le président ukrainien a quant à lui évoqué des soldats enterrés là, "des enfants, ceux qui sont morts à cause des frappes de missiles". Mais la présence de civils enterrés dans cette forêt n’est pas claire. D’après les journalistes sur place, la décomposition des corps retrouvés jusqu'ici est trop avancée pour distinguer un civil d’un militaire.
En revanche, des corps présentant des traces de tortures ont été découverts. Sur Twitter, une journaliste présente sur les lieux parle également de "deux corps avec les mains liées". De son côté, l’AFP a bien constaté un cadavre aux mains ligotées et l’a pris en photo. Les corps continuent d’être exhumés, ce qui peut prendre plusieurs jours, avant d’être "remis aux experts pour une identification plus poussée", selon Oleg Kotenko.
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